Le premier jour, le rendez-vous officiel était à la salle Altissimo de Montaudran à 13 h, le samedi. Le groupe a ensuite fait les courses pour les repas du matin et du soir pour toute la semaine. Puis, le minibus s'est élancé vers Barcelone, en s'arrêtant une première fois à Villefranche-de-Lauragais pour récupérer deux membres du groupe, et également à la Jonquera pour faire le plein de carburant. À la Jonquera, Nathan nous a aussi expliqué rapidement la journée suivante, ainsi que la recherche de notre niveau, et il nous a également exposé sa théorie sur les cotations avec des "+" que nous avons presque tout compris, mais qui n'a pas vraiment fait l'unanimité. Le trajet nous a aussi permis de découvrir une grande variété de musiques toutes plus surprenantes les unes que les autres. Nous sommes arrivés le soir et avons pris nos repères dans notre logis pour la semaine, dans le village de la Bisbal de Falset. Nous avons mangé des pâtes bolognaises, puis nous sommes SAGEMENT allés nous coucher.
Le premier jour de grimpe visait à nous remettre en jambe et surtout à établir le niveau de chacun, avec un objectif de 75 % d'enchaînements à vue et 25 % maximum de voies non enchaînées à vue. Nous avons choisi un secteur, Margalef, facile d'accès, juste à côté d'une petite route. Tout le monde s'est échauffé dans du 5+ ou 6a, puis est parti dans les voies correspondant à son niveau prévu. Maelys et Zélie sont parties dans du 6a+, Hector et Timothée dans du 6b, Marcel et Quentin dans du 6c, et Clément avec Nathan dans du 7a. À la fin de la journée de grimpe, seuls Quentin, Marcel et Maelys avaient fait 4/4 d'enchaînements à vue de leurs voies. Les autres n'ont donc pas eu leur niveau réel, mais on peut en tirer des conclusions liées à l'énergie du jour ou à d'autres paramètres pour ensuite trouver la voie projet sur laquelle nous allons travailler les deux prochains jours.
Pour le deuxième jour, direction Racó de les Espadelles, où chacun avait un projet à enchaîner : Clément part dans le 8a, Marcel et Nathan dans du 7c, Quentin et Timothée dans du 7b, Hector dans du 7a, et Maëlys et Zélie choisissent du 6c. Après un rapide échauffement et des conseils de Nathan, notre encadrant, chacun se chauffe pour une première montée en tête, en s'arrêtant à chaque point pour travailler les mouvements. Les essais s'accumulent, en même temps que les blessures et les steaks, mais il n'y a pas d'enchaînement pour ce premier jour de travail. Mais on ne se décourage pas : certains grimpent même après la tombée de la nuit. C'est dans le noir qu'on retourne au minibus, puis au gîte. Après un bon repas, tout le monde se concerte pour exprimer ce que chacun pense de sa voie et de son niveau de connaissance des mouvements.
Après un réveil à 7 h pour être au pied des falaises à 9 h, à la fraîche et avant les autres grimpeurs, nous sommes retournés au secteur de « Racó de les Espadelles » pour essayer de concrétiser nos projets. Après un bon échauffement collectif, nous nous sommes répartis en cordées de deux pour continuer notre travail de voie. Maelys et Zélie ensemble sur leur 6c, Marcel et Nathan à l'assaut de Sudoku 7c, Timothée et Quentin au pied de leur 7b, et enfin Clément et Hector respectivement sur leur 8a et 7a. Dès la première ascension, Quentin réussit à enchaîner son projet, et décide d'aller tester Sudoku pour le reste de la journée. Clément bloque sur le crux de son 8a, un gros plafond. Il préfère en rester là pour l'instant et va donc assurer Hector, qui se blesse au doigt dans un bi-doigt du départ de la voie. C'est donc la fin de la journée de grimpe pour Hector et, en parallèle, Marcel et Nathan progressent bien dans la mémorisation de leur 7c. Pendant la pause de midi, Quentin, Marcel, Timothée et Clément se lancent dans une pétanque improvisée à base de galets et cailloux en tout genre. Une fois la chaleur de l'après-midi passée, c'est l'heure pour Zélie d'enchaîner le 6c. Après quelques échecs de Maelys, Timothée, Nathan et Marcel, c'est la fin de la journée de grimpe et le retour au logement. Une fois le poulet curry avec du riz englouti, c'est l'heure de se coucher pour bien récupérer.
Pour le 4e jour, nous avons décidé de poser un "jour de repos" avant de changer de secteur, mais seulement 2 personnes sur les 7 du groupe avaient enchaîné leur projet : Quentin, qui a enchaîné son 7b, et Zélie, son 6c. C'est alors poussée par la rage de réussir qu'une partie du groupe décide de revenir le matin, en se fixant une heure limite de retour pour ne pas trop se fatiguer, à "Racó de les Espadelles" pour enchaîner les projets. Hector, qui s'est fait mal au doigt, et Clément, qui voulait laisser au repos sa peau mise à l'épreuve dans son 8a, ne sont pas présents. On se lève à six heures, on mange le petit-déjeuner habituel et on arrive les premiers sur le secteur. Maelys enchaîne son 6c de bonne heure à sa première montée, de même pour Marcel avec son 7c. Timothée, avec des douleurs aux reins, ne parvient pas à enchaîner son 7b. Nathan, non plus, malgré des essais acharnés, ne parvient pas à enchaîner son 7c. Quentin, bien qu'il ait déjà terminé son projet, fait un 6c à vue, enchaîne un 7a, et va se heurter à un 7b+ sans succès, dans lequel il y avait déjà les dégaines. Zélie, elle aussi, part dans un 7a, mais sans succès non plus. Nous rentrons ainsi au camp de base avec deux enchaînements en plus pour le groupe, où nous retrouvons Clément et Hector qui venaient de se réveiller. Certains choisissent ensuite la sieste, ou pour les plus vaillants, une partie endiablée d'aventuriers du rail dont Hector gardera des souvenirs. Le soir, Nathan nous prépare sa spécialité, accompagnée de Clément, la soupe à la saucisse de Morteau.
Après un jour de repos, retour à un nouveau secteur plus dur, avec notamment des voies mythiques telles que Perfecto Mundo. Pour nous, pas de délire dans le gros toit, mais deux voies : une en 7a pour Zélie et Maelys, et une 7c+ déversante pour les autres. L'objectif est de réussir à enchaîner tous les mouvements jusqu'au relais. Au début de la journée, un échauffement pour certains dans une 6b à colonnettes, et pour les autres dans les arbres. Des Chinois, croisés le jour précédent et grimpant dans le 8a, nous rejoignent et s'attaquent à une voie féroce sur notre gauche. Tout le monde arrive à aller jusqu'au relais de sa voie, mais l'enchaînement n'est réussi que pour la 7a. Après cette journée intense et physique, Zélie et Maelys préparent des lasagnes aux saumons et aux chèvres, pendant que le reste du groupe réalise l'enregistrement du rap.
Le dernier jour, nous nous rendons sur le même secteur où Marcel, Quentin et Clément essaient d'enchaîner la 7c+. Nathan aussi mettra un essai dedans, tandis que le reste du groupe travaillera et fera des 7a sur la gauche. Devant rentrer sur Toulouse pour 19 h, nous prenons la voiture vers 12 h et nous mangeons en chemin. Nous nous arrêterons également pour regarder les sites magnifiques que l'on a pu apercevoir.
Pour la Toussaint, direction les Calanques pour six membres du groupe espoir escalade : Marcel, Timothé, Hector, Clément, Zélie, et Nathan, encadrant.
Le premier jour, départ vers 13h30 du parking d'Altissimo. Après 5 heures de route, nous voilà arrivés au camping des cigales, à Cassis. On installe les tentes, même si certains préfèrent le hamac, puis cette mission cuisine. Ensuite, nous nous concertons pour choisir le site du lendemain. Le dimanche, on prend un peu de retard le temps de changer pour un emplacement mieux placé. Puis, direction Marseilleveyre, le site du jour. C'est une quasi-grotte avec une jolie voûte, l'idéal pour travailler des manips. Nous commençons par réviser manips de base et pose de coinceurs et friends, puis nous nous attaquons au mouflage et autres manips de secours (oubli de reverso, comment descendre un second qui grimpe...). Après de bonnes heures de travail, la journée est finie : nous descendons la marche d'approche de nuit, puis retour au camping où il reste encore un repas à faire mijoter, et une première journée grande voie à préparer.
Pour la première grande voie du stage, nous sommes allés au secteur « ouvreur de bouse » de Cap Canaille pour nous lancer dans « Bourreur de rousse ». C'est une grande voie en 5 longueurs, et en 6a+ max. Pour descendre au pied des voies, nous avons dû faire deux rappels, le premier mené par Timothé et le second par Clément. Une fois tout le monde en bas, nous nous sommes séparés en deux cordées, la première contenant Nathan, Zélie et Marcel, et la seconde avec Clément Timothée et Hector. La première est partie dans la première longueur de 6a+ avec Marcel en tête. Dans la foulée, Clément s'est élancé en tête, suivi d'Hector puis Timothé en second. La deuxième longueur en 6a a été grimpé en tête par Zélie et Clément. Ensuite, Zélie a gardé la tête et Timothé a pris le lead pour le 4b, Timothée est resté en tête pour le 6a+ suivant tandis que Zélie a laissé sa place à Marcel. Pour la dernière longueur en 6a, Hector a pris la tête de la seconde cordée. Étant sortis à 14h30, nous sommes rentrés au camping, après le pic bic en haut de la voie, pour faire des manips de corde et pour en apprendre plus sur les relais.
Nous nous sommes levés à 7h pour un départ à 8h15 assez efficace ou nous avons pris la route direction Cap Canaille. Après quelques minutes sur la magnifique route longeant la falaise, nous nous sommes arrêtés au niveau de garde-corps métallique pour entamer la descente. Nous avions prévu 45min de marche d'approche, car l'accès au secteur est assez difficile et nous avions fait quelques détours malgré le travail acharné de Marcel et Clément la veille chargé de nous emmener en bas de la voie. Le plus long a été, une fois sur le site, de trouver la voie. Grâce à l'aide d'un grimpeur qui avait fait une voie à côté de syndrome de lime, nous avons trouvé le départ de cette grande voie en 30 bonnes minutes. Il y avait deux cordées de trois, les premiers à partir étaient la cordée de Nathan, Zélie et Marcel en leader pour la journée et la deuxième était Clément, Hector et Timothée leader de la cordée pour la journée. Il faisait beau et le soleil accompagné d'une belle chaleur est arrivé vers midi et demi, les cordés plus soudés avec une meilleure connaissance des uns et des autres ont évolué plus rapidement et efficacement que le jour précédent malgré des cotations supérieures avec quatre 6b/+ en tout et le reste en 6a/+ assez homogène. Ce fut avec le sourire que tout le monde a terminé cette magnifique grande voie qui débutait avec du grès puis du calcaire et les deux dernières longueurs en conglomérat. Le pouding a été une première pour tous les membres du groupe. Cette journée nous a donc appris différents styles de grimpe et une leçon sur la lecture de topo.
Pour cet avant-dernier jour de stage, on part pour un grand classique de Cap Canaille, Bienvenue chez Damoclès au secteur Sémaphore. C'est ainsi guidé par Clément et Zélie que le groupe s'embarque pour 8 longueurs, soit 150 m de superbe grimpe à un niveau maximum de 6c. Ce matin, le groupe se réveille de bonne heure, à part pour les plus tardifs, et l'on commence la journée par des œufs brouillés aux poivrons qui ont boosté notre performance toute la semaine. On prend la route le long de la fameuse route de la crête, puis on entame la marche d'approche vers le pied de la voie. Avec un peu de mal et quelques demi-tours, on trouve finalement le passage pour nos rappels qui ils nous mènent au pied de la falaise. Sans trop de mal en traversant, on trouve le début de notre voie, Bienvenue chez Damocles. La 1ʳᵉ cordée, composée de Zelie, Nathan et Marcel, s'élance dans cette première longueur en 6b+, suivie de près par Clément, Timothé et Hector formant une autre cordée. Première longueur avec des pas assez délicats sur les premiers mètres, puis un peu plus déversant avant le réta, qui mène sur une belle terrasse spacieuse.
On enchaîne sur la deuxième longueur qui commence par un dièdre légèrement déversant, d'où l'on finit sur une fissure jusqu'au relais. On arrive maintenant à la première difficulté de la voie, un 6c avec quelques pas techniques en traversée vers la droite puis de la grimpe soutenue dans du grès jusqu'à une belle terrasse en longueur sur la falaise. La voie se poursuit par deux 6a+ magnifique, le premier une belle cheminée dans une grande écaille blanche, qui nous conduit à un relais dans un trou, avant de poursuivre sur le deuxième, où l'on traverse horizontalement à gauche, avant de continuer tout droit des plats en grès avec des reliefs uniques. On s'amuse d'ailleurs chacun à prendre la même photo mythique que sur le topo. C'est maintenant, sur la sixième longueur en 6c dans une traversée surplombante, que l'on arrive sur le poudingue. C'est sur le relais de cette longueur, en plein gaz, que Nathan et Zélie ont eu beaucoup de mal à démêler les anneaux de cordes de Marcel, ils s'en souviendront d'ailleurs longtemps... Finalement, la voie se termine par deux longueurs plus simples dans le poudingue, dont on se souviendra aussi. C'est ainsi, en haut de la voie, cramé après 5h de grimpe, que l'on apprend que Clément a perdu sa chaussure qui pendait à son baudrier au passage de la cheminée, à la quatrième longueur. On rejoint ensuite le parking en longeant la route, Clément en chausson d'escalade, puis l'on rentre au camping, après avoir profité sur le parking des sandwichs préparés le matin. Pour ce dernier soir, on a le droit à des saucisses et à de la purée faite maison, assorti de carottes grillées à la poêle préparées par Timothé et Marcel.
Le dernier jour de stage, nous sommes allés sur "Tirreur de Mousse" un début avec une longueur première longueur en 7a permettant de finir la semaine sur un très bon niveau. La fin se déroule sur "quel que soit X" une voie qui est absente sur le topo (celui qu'on avait au moins) et que nous avons trouvé sur camp to camp ce qui nous a permis de ne pas finir sur la même voie qu'en début de semaine. Nous sommes ensuite rentrés en voiture sur Toulouse, nous nous sommes arrêtés quelques fois sur des aires d'autoroutes afin de se reposer.
Ce stage des Tradeuses a été réalisé en petit comité faute de disponibilités. Nous nous sommes exercées au terrain d'aventure sur la belle falaise calcaire de caractère de Saint Guilhem le Désert. Nous avons été logées au gîte du CAF de Saint Guilhem, avec un accueil très chaleureux. La météo était parfaite pour grimper en face nord (roc de la Bissone), avec une petite brise rafraîchissante.
L'objectif de ce stage était de se remettre en route pour certaines, se perfectionner sur des techniques apprises au Verdon pour d'autres. L'idée du big wall comme projet final s'étant concrétisée pendant l'été, le week-end fût consacré en particulier à l'efficacité en grande voie (équipée ou non), au hissage de sac et à la réalisation de relais propres en toute situation (rangement des cordes, organisation du matériel...).
Lors du premier jour, nous parcourons la Flematti (TD, 6b+ max, 180m), une voie équipée avec la nécessité de compléter, car les points sont parfois espacés. Parfait pour se remettre dans le bain ! Nous partons à deux cordées dans la voie aux alentours de 11h30 : Nadia et Géraldine, suivies de Roxane et Orlane. L'itinéraire est un petit musée à ciel ouvert, avec cales en bois et vieux pitons rouillés. La voie déroule plutôt bien, avant d'arriver sur un 6b+ coquin qui nous amène à ressortir nos techniques d'artif. Nous sortons de la voie à 17h30. Saint Guilhem, c'est raide et ça grimpe, certaines découvrent cette paroi déversante du Roc de la Bissonne, les premières longueurs offrent un terrain d'aventure qui demandent de l'attention et de la délicatesse, car le rocher y est très moyen.
Le deuxième jour, nous inversons les cordées. Roxane et Géraldine partent dans Coup de foudre (6c max, 180m), une voie qu'il est utile de compléter par des friends. Nous n'avions que peu de retours sur cette voie faiblement parcourue. L'équipement est surprenant entre longueurs totalement équipées et longueurs avec seulement des pitons. Le style est également éclectique entre du dévers classique à la Saint-Guilhem et de la dalle (comprendre vertical raide sur cette falaise) !!!
Nadia et Orlane partent dans L'empire des sens (6b+ max, 180m). Les thématiques de la cordée sont le hissage de sac, l'escalade en leader fixe et la bonne gestion des cordes à double. Cette voie est très belle, déversante et homogène dans le 6b/6b+. Orlane fait les trois premières longueurs en-tête, et Nadia les trois dernières. Départ dans la voie à 11h30, sommet à 15h. Géraldine et Roxane rentrent un peu plus tard, l'itinéraire et la variété de l'équipement nous ont surpris. Alors, on travaille notre mental, notre engagement. On apprend à faire demi-tour, mais à rester fière de nos apprentissages.
Un week-end un peu particulier, riche en enseignements pour nous toutes, loin de cette escalade plaisir où l'on profite de la grimpe, du rocher, du cadre, etc.
Tout commence avec une réunion avec les équipeurs des gorges de la Pierre-Lys. Après discussion, une sélection de voies à parcourir a été établie pour préparer le dossier ‘'Héritage ouvreur''
Nous en choisirons 4 réalisables par notre petite équipe. Sécateurs, scie pliables en main ainsi que clés, et tout le matos de grimpe y compris coinceurs et friends et c'est parti pour la mission des Elfes d'Occitanie.
3 volets dans cette mission :
Ce week-end très particulier a permis de connaitre nos limites, de les dépasser et de gérer nos émotions. Animées d'une belle énergie et d'un esprit d'équipe fédérateur, le défi Pierre Lys a été relevé avec brio, et nous avons des retours positifs de équipeurs touchés par notre investissement.
Le dossier réalisé servira pour le projet ‘'héritage ouvreur'' et à établir un programme d'action.
5 ans avant le départ, en étudiant les montagnes du Pérou, Arnaud tombe sur l'Alpamayo (5947m). 5 jours d'expéditions sont nécessaires pour gravir ces 300m de neige et glace qui défendent le sommet. Considérée comme la plus belle montagne du monde, il commence à rêver de le grimper, lui qui a seulement atteint les cimes de Belledonne. Les prémices du projet sont là, il manque le plus important : être autonome en Alpinisme.
3 ans plus tard, après quelques sommets faciles, il s'inscrit au club alpin de Toulouse. Un premier stage lui permet d'acquérir ses premières notions mais ce n'est pas suffisant. Il décide alors de s'engager dans l'Equipe Pyrénéenne d'Alpinisme Mixte (EPAM), qui lui permettra non seulement d'acquérir cette autonomie, largement suffisante pour une expédition, mais aussi de rencontrer d'autres Pyrénéistes motivés et passionnés, qui deviendront des amis, avec qui il partagera de bon moment.
Après 2 ans d'apprentissage, tout est réuni de son côté.
C'est pendant la traversée des 3 arêtes au Balaïtous, en octobre 2023, qu'Arnaud me parle de son projet d'expédition à l'alpamayo. Je n'avais jamais entendu parlé de cette montagne, mais quand j'ai vu les photos, je suis directement tombé sous le charme. J'ai vite compris pourquoi cette dernière est considérée comme « la plus belle montagne du monde ». Ce que je n'avais pas compris en revanche, c'est qu'Arnaud avait tout prévu, et que les dates étaient déjà plus ou moins fixées, il ne lui manquait plus qu'un partenaire.
On se retrouve donc dix mois et une poulie en en moins plus tard, à Huaraz, le mercredi 3 juillet 2024. Première expérience d'alpinisme hors Europe pour tous les deux, et premier voyage outre-Atlantique pour moi.
Je me demande rapidement si le plus risqué dans ce genre de projet n'est pas de prendre le taxi ou encore de traverser la route…
Pour ma part, j'ai à peine plus de 15 jours sur place, alors il ne faut pas traîner ! C'est autour d'un mauvais café, rallongé à l'eau (le premier d'une longue série), que l'on tente d'élaborer un plan d'acclimatation à l'aide de nos faibles connaissances. Heureusement, lors du stage final dans les écrins, nous avons reçu quelques précieux conseils de l'haltérophile de haute altitude (Font-romeu) et du sois disant « docteur »qui composent l'équipe.
Après 48h de trajet en voiture, train, métro, avion, bus ou encore taxi, il me fallait me poser un peu. On a alors commencé par une ballade tranquille à la laguna Churup le jeudi. Aucun de nous deux n'avait gravi de 4000m avant ce voyage (ndlr : on fait de la montagne dans les Pyrénées…), et voilà que le collectivo nous dépose déjà 400m plus haut que l'Aneto…
Il ne nous reste donc plus grand chose à marcher pour monter jusqu'au lac, à 4600m. A la descente, la fatigue cumulée lors des transports se fait sentir et me donne tout de même quelques maux de tête… (pas très robuste le gars…)
Heureusement, tout revient à la normale après une bière fraîche au Caroline Lodge, notre QG à Huaraz pour les deux prochaines semaines, situé a « seulement » 3000m.
Le lendemain, on part pour notre premier trek et sommet. L'idée est de respecter le petit protocole d'acclimatation concocté la veille. Les deux nuits à venir se passeront respectivement à 4000 puis 4400m, dans la vallée d'Ishinca.
Le dimanche, à 2h du matin, nous sommes la dernière cordée à s'élancer pour le sommet d'Ishinca (5530m). Nous avalons une à une les cordées jusqu'à atteindre le sommet à 7h du matin, après avoir traversé d'immenses crevasses et corniches ! Nous n'avons pas l'habitude de voir ces sculptures de neige et de glace en France, alors on en prend plein la vue. C'est beau, très beau ! Mais on veut faire plus que de la randonnée nous !Pressés, et avec un nouveau petit mal de tête, on décide de rentrer à Huaraz le soir même, afin de préparer la suite au plus vite.
Place alors à 2 jours de repos, d'organisation et de liaison entre Huaraz et Cashapampa (point de départ du Santa Cruz Trek, menant à l'Alpamayo).
Nous sommes agréablement surpris de la facilité à obtenir des informations sur les conditions de la montagne. Que ce soit par la « casa de guias » ou par des guides locaux directement, les infos sont plutôt bonnes et enthousiastes. L'alpamayo est (beaucoup) fréquenté cette année. La trace est faite et les condis sont bonnes. La difficulté pour 2024 se trouve avant d'arriver au camp col. Une chute de séracs a laissé comme seul passage possible un mur de glace de 6/7 mètres de haut, incliné à 90 degré. Pas si gênants pour deux blaireaux habitués des stages de cascade de glace à Guillestre. Mais à 5300m, ce sera une autre aventure !
Nous sommes rassurés quand nous apprenons que des opérations de secours sont effectuées chaque année. Seulement… celles-ci s'effectuent à dos d'hommes ou à cheval… alors on va éviter…
Nous prenons le départ du trek le mercredi 10 juillet. Contrairement au sommet précédent, nous ne serons en « full autonomie » puisque nous avons fait appel à des mules pour cette première journée. Ce choix a été fait pour optimiser nos chances de réussite dans les temps impartis. Et j'avoue que cela est quand même agréable de marcher avec 20 kilos de moins sur 25km et 1400m de dénivelé. Nous arrivons au camp de base d'Arhuaycocha en début d'après-midi.
C'est là-bas que nous nous rendons compte de l'attraction et de la fréquentation de ce sommet. Des dizaines de tentes sont là pour accueillir les expéditions, futures ou passées. Mais la grande majorité sont des groupes encadrées par un guide et des porteurs (également cuistots). Rare se font les cordées autonomes comme nous.
A 4300m, nous sommes contents mais frustrés d'être là. Le sommet est à moins de 2km au dessus de nos têtes et nous devons encore faire 3 nuits avant de tenter son ascension…Ce n'est pas dans notre habitude de pratique de prendre le temps…
Heureusement, la raison nous revient vite et nous rappelle que nous allons déjà dormir à plus de 4000m, une altitude que nous n'avions encore jamais atteint une semaine auparavant. Notre angoisse principale était en fait de s'ennuyer durant l'attente au camp moraine, 600m plus haut. Mais c'était sans compter sur les nombreux mots fléchés et sudoku que nous avions montés, additionnés aux parties de Jonny Depp.
Cette nuit au pied du glacier ne fut pas reposante… entre altitude et excitation…
On attaque le glacier à 9h le vendredi matin. On se fait rapidement doubler par un groupe de porteurs deux fois plus chargés que nous…Mais leur acclimatation ne suffit pas à compenser leurs lacunes techniques et matérielles (certains n'ayant qu'un seul piolet droit pour franchir le ressaut…) Le fameux mur de glace nous permet donc de les rattraper avant de les doubler. Ce mur, qui compose l'une des difficultés majeures pour l'ensemble des cordées, nous rassure au contraire. Il nous rassure sur notre état physique et technique à une telle altitude. Et surtout, quel bonheur d'utiliser les piolets après les avoir porté pendant deux jours !
Il est 13h quand on aperçoit la face SW de l'Alpmayo. Comme deux gamins devant un super jouet, nous passons toute l'après midi à l'admirer, en ne cessant de faire fondre de la neige. La nuit, qui indique l'heure du repas, pointe rapidement le bout de son nez. On déguste alors les tranches de jambon ibérique (ramenées par Arnaud de Madrid). C'est la seule fois où nous aurons un avantage culinaire sur les autres expéditions, alors on en profite ! Devant nous se déroule un magnifique spectacle de contraste de couleurs, entre le blanc pur du sommet et le rouge feu du soleil.
Les trois autres cordées qui nous accompagnerons ont prévu de partir aux alentours de 23h30. On ne peut pas faire pareil, au risque de se retrouver à attendre le soleil là haut. Nous décalons notre départ presque 3h derrière eux. Mais avec l'excitation du sommet, ce n'est pas vraiment du temps de sommeil que nous gagnons…Nous quittons alors le camp à 2h15, les autres frontales sont déjà loin. En moins d'une heure et demi, nous passons les deux rimayes malcommodes et nous retrouvons dans le couloir.
C'est à partir de ce moment là que la course de formule 1 commence pour nos oreilles. Les bouts de glace envoyés par deux chiliens (pas très délicats) au-dessus, fusent à toute vitesse, nous rappelant le sifflement des voitures de course. Cela ne se calmera jamais. Alors il faut se faire petit sous son casque…
Malgré une pure neige parfaitement « Quick », l'effort en altitude, cumulé à un mauvais sac de noeud sur la fin du couloir, nous empêche de les rattraper avant la crête sommitale…Ce n'est qu'un peu avant 8h, après un gros démêlage sensation épaules de Schwarzenegger, que nous finissons par arriver au sommet de l'Alpamayo. Là haut, ce n'est pas la vue dont nous avions rêvé qui nous attend.
En tant que bon blaireau de fidélité, nous avons planifié notre montée au sommet le seul matin nuageux des 3 semaines où nous serons là…Bien que brumeux, ce moment suspendu au dessus des nuages restera gravé comme un rêve dans nos esprits.
Mais il faut vite se réveiller car la descente nous attend, et il y a du monde devant…Un peu ralentis par les cordées guidées qui nous précèdent, nous retournons au camp de base juste après 11h, comme prévu.
Cette fois, nous ne faisons pas les malins devant des cordées encadrées. Pendant que celles-ci profitent de pâtes bolo toutes chaudes, préparées par le cuistot resté au camp, nous tentons péniblement de faire fondre de la neige pour se préparer un shot de chocolat chaud lyophilisé… Le tout en pliant le bivouac humide évidement…
Nous arrivons au camp de base d'Arhuaycocha 3h plus tard, carbonaras, comme les pâtes que nous mangerons. Le ciel est de nouveau dégagé… on a vraiment chopé le pire créneau du séjour… Comme quoi, on ne devient pas blaireau par hasard…
Raoul, un guide local, nous trouve un bon plan mule pour le dimanche. On l'accepte sans réellement hésiter. Il nous reste encore 5 jours à profiter derrière, alors autant essayer de ne pas rentrer trop cassés !
C'est aux alentours de midi le dimanche que nous retrouvons cashapampa, laissé déjà 5 jours plus tôt.
Et vu qu'en France c'est repas chez mamie le dimanche midi, on ne va pas changer la tradition. Sauf qu'ici, ce n'est pas un poulet rôti que te sert mamie mais un cuy, spécialité locale. C'est comme un cochon d'inde frit avec des sois-disant des propriétés médicinales (ce n'est pas le moment de penser que le Covid provenait d'une chauve souris lol). Finalement, cela se laisse manger, même la tête, mais bon… la pizza au Nutella du soir se laissera avaler avec beaucoup moins d'hésitations !
2ème lundi à Huaraz pour les blaireaux, 2eme lundi de repos, à ne rien faire, si ce n'est flâner au marché artisanal ou boire des cafés. Deux rencontres péruviennes rythmerons tout de même cette journée. En fin d'après midi, nous rencontrons Rogger Oncoy, grand peintre péruviens, reconnu pour ses aquarelles de montagne. Nous ne pouvons résister face à ces beaux tableaux ! Le soir nous sommes invités chez Amaria, une péruvienne ayant vécu 30 ans en France, croisée sur les sentiers quelques jours plus tôt. Elle nous a immédiatement invité quand elle a su que l'on voulait grimper l'Alpamayo. L'occasion pour nous de goûter le fameux Lomo Saltado, accompagné d'un vin péruvien.
Nous serons un petit peu plus productifs le mardi, en allant enchaîner une grande voie de quatre longueurs, dans le V+, autour de la laguna Antacocha. L'occasion de goûter les 15eme empanadas différents du séjour, provenant d'une 15eme panaderia…
De retour à Huaraz, il nous faut préparer les sacs. Demain nous partons avec un couple de français pour l'arête NO du Huamashraju (5434m). Coïncidence ou pas, il s'agit d'une ancienne membre de l'EPYAF, le monde est petit !
Le sommet que nous visons est plus bas que les deux précédents, mais plus technique. Les péruviens diront qu'il est plus dangereux, mais c'est seulement car il n'y voient plus de neige. Au contraire, nous sommes ravis de changer de style et de retrouver du caillou. Sur place, le granit est incroyable ! Mais la proximité avec le lieu de bivouac ne raccourcit pas pour autant la longueur des difficultés. Surtout qu'avec le réchauffement climatique (ndlr : théorie inventé par les écolos), les longueurs de neige de la fin se transforment en immenses dalles compactes, non protégeables, entrecoupées de zone de glace. C'est après avoir grimpé et assuré les second en chaussons/piolets dans cette longueur, que je me dis que monsieur le guide aurait été fier de notre bricolage.
Une fois de plus, on ne peut pas traîner au sommet… il ne nous reste que 3h de jour pour retourner au bivouac et ce fameux « réchauffement climatique » complique également la descente...Après tant de nouveautés en altitude, il ne nous restait plus qu'à tester le canyoning à 5000m, lors d'un rappel improvisé entre deux baleines morainiques…Le soleil se couche pendant que nous plions la tente. Il est temps d'éprouver les frontales et les chevilles pour rejoindre le taxi à 21h, 900m plus bas… Carbonaras cette fois encore… sauf que ce soir c'est pizzas au menu !
Cette journée de plus de 14h aura eu raison de notre motivation pour les deux jours restants. Nous troquons les couennes d'Hatun Machay contre les spécialités culinaires : cochon de lait, poulet, brochettes, piments, chifa, alfajor, pisco sour, et bières (brassées par des français, quand même !).
Après plus de 15h d'attentes, 12h de vol, 7h de bus, 5h de train et 1h de voiture, me voilà de retour à Luchon. Arnaud, lui, poursuit en Amérique du Sud (Perou, Bolivie, Patagonie…) pour les quatre prochains mois, durant lesquels il prévoit d'autres sommets. Je lui envoie alors beaucoup de force et le remercie grandement de m'avoir invité sur son projet !
[ Jules Pujol & Arnaud Grangeat]
Les topo :
Les blaireaux sont de retour pour l'ultime stage final, 10 jours à Chamonix Ailefroide ! La météo mitigée est au rendez-vous, l'effectif compte 2 blessés, tout est réuni pour réaliser la performance annuelle.
Après un plan infaillible établit dans le massif du Mont-Blanc, la météo instable et l'excès de neige en altitude mettent à l'épreuve notre adaptabilité. Départ en trombe pour Ailefroide le dimanche soir pour certains et le lundi pour d'autres, pas de place à l'improvisation, les blaireaux ont plus d'un tour dans leur sac.
Tandis qu'Hugo, Pierre, Christophe et Romain roulent paisiblement, le reste de l'équipe prend de l'avance le lundi pour la montée au refuge du Pelvoux. Accompagnés de notre cher guide Simon, les cordées profitent du temps libre pour enchaîné "gnocchis au bleu" grande classique pelvousienne.
Le groupe réunit, il est temps de gagner le dortoir pour le premier réveil matinal d'une longue série. Levé 4h, un petit déjeuner difficile à avaler et nous voici en route pour la première course : arête sud du petit Pelvoux. Sur l'approche effilée aucune trace n'est observable, l'équipe ouvre le bal pour la saison 2024. Le rocher est compact (pour les écrins, compact signifie que la moitié des prises seulement sont instables), le soleil est présent, les cordées avancent, cramponnent, rappellent, grimpent, et finissent toutes au sommet, juste avant l'arrivée du brouillard.
Il est temps de descendre par la voie du milieu sous les conseils du gardien à travers le glacier du clot de l'homme et le couloir Tuckett. Impressionnant parcours de neige et de glace, sous le regard pesant des séracs. De retour au refuge, c'est l'occasion de partager la soupe avec le gardien avant la seconde journée d'hostilité.
On se retrouve de nouveau à 4h du matin, le petit déjeuner est toujours compliqué, mais l'air frais de la nuit est agréable et nous accompagne dans ce réveil sportif vers la traversée de Sialouze. Une pente de neige, un glacier et les cordées sont de nouveau prêtes à grimper. L'arête est plus sèche, le rocher est incroyable, compact (définition chamoniarde cette fois-ci), ça file sur le fil ! Sous l'œil et les conseils avisés du gardien venu faire une trace sur le glacier, nous nous arrêtons au sommet de l'aiguille pour descendre en rappel dans la face est (à 10, c'est long...). Puis passons par les rappels astucieux de la brèche (à 10, c'est long...). Après avoir passé la journée à grimper, rappeler, nous rejoignons le refuge du sélé.
Soupe, sieste, réveil 2h, petit déjeuner difficile, enfiler le baudrier, les grosses, la neige, les crampons,... Nous voici partis pour les légendaires Ailefroides. Après 4h d'approche insurmontable vers l'Ailefroide Orientale, un beau couloir en neige couic, il est temps de comtempler la barre, la meije. Même le Mont-Blanc nous fait honneur.
La corde délovée, l'équipe part à l'assaut de la traversée, dans des conditions hivernales. Aujourd'hui, 2 longueurs en rocher et le reste en neige. À 8 (2 ont fait demi-tour au sommet), la progression est lente... très lente... trop lente. La pointe fourastier aura raison de nous, la décision est prise, nous réchappons en fin de matinée. Après 2 beaux abalakov dans une goulotte impressionnante, nous cavalons sur le glacier bien bouché vers le fond du vallon. Finalement, tout le monde est rentré pour le souper, bien fatigué.
Après une épopée de 4 jours, il est temps pour l'équipe de se reposer, sous une pluie ininterrompue. En attendant le beau temps, Romain et Simon profitent du moment et du toit de face bouc pour nous former aux manips de secours en rappel et remontée sur corde.
Nous noterons bien évidemment l'échauffement de Pierre dans le 7c local, enchaîné à vue.
Le lendemain, de la pluie encore, toujours, le choix se tourne donc vers la brasserie locale pour une dégustation et un bilan des premiers jours. Une occasion unique de partage et de récits d'expérience avec le guide et les encadrants avant le retour au bercail de Romain.
Dimanche 16 juin, avec le retour du beau temps, nous décidons de grimper une paroi sèche, un peu moins haute : les tenailles de Montbrison. Grimpe plaisir sur un calcaire adhérent, nous recommandons fortement ! Nous passons une dernière nuit au camping pour organiser les derniers jours.
Et c'est ainsi que les blaireaux repartent pour 3 jours au refuge du pavé en autonomie ! Sacs remplis, l'équipe part pour 5h de marche... 5h, c'est bien trop long pour des grimpeurs, demi-tour, une autre solution est possible depuis La Bérarde. Sacs remplis, l'équipe part pour 2h de marche (bien plus commode !) vers le Chatêlleret. Avec le temps restant de la journée, Christophe et Simon nous envoient au mastic, ou plutôt au congélateur pour effectuer la fin de notre formation : secours en crevasse.
Après avoir pris la température, il est temps de partager le repas : soupe-semoule-maquereau. La soirée se terminera sur une magnifique partie de pétanque-caillou (jeu local).
Réveil 5h30, le petit-déjeuner est beaucoup plus agréable, nous partons pour le pilier chèze à la tête du replat. 3h de grimpe pour 4h de randonnée, nous ne sommes pas convaincus de la rentabilité de la course malgré la qualité du caillou. Restons positifs, la sieste nous attend, puis le dîner : soupe-semoule-maquereau.
La décision est prise, dernier jour du stage, nous inversons les tendances, réveil 4h, le créneau est court avant le retour du sable et de la tempête (qui dévastera malheureusement La Bérarde, une grande pensée et un soutien à la commune et les commerçants du village). Direction l'arête ouest du pic nord des cavales, les ordres du guide sont clairs : tout le monde au sommet en moins de 3h !
Pas le temps d'hésiter, les décisions sont prises rapidement, les cordées défilent sur le magnifique granit, la grimpe est plaisante, le sommet est somptueux, les rappels laborieux comme toujours à 8, la neige glisse sous les crampons, nous descendons à vive allure vers les affaires puis la bérarde. Il est temps de partager un dernier repas avant le retour dans le Sud-ouest.
Un grand merci à Simon, Romain et Christophe qui ont su nous guider, nous encadrer et nous supporter pendant les 10 jours.
Samedi 8 juin
Le samedi, après une description des différents matériels par notre encadrante, nous nous entraînons sur de belles failles et fissures pour placer nos friends et câblés. Le diable se nichant dans les détails, « tanker les câblés » et faire de « l'agressive testing »font partie de l'apprentissage et nous font prendre confiance dans nos points d'assurage. À la suite de quelques essais, les Elfes ne s'en sortent pas trop mal. Pour certaines, c'est une révision, mais pour d'autres une découverte… et la perspective d'une nouvelle approche de l'escalade. Une mise en pratique s'impose, les couennes du secteur la petite Suisse sont idéales, nous positionnons des points en surplus de voies déjà équipées. « Cravater un becquet », exploiter arbres et arbustes, être opportuniste pour sécuriser sa progression, s'ajoutent à notre répertoire.
Grâce à la patience de notre encadrante, il reste encore le temps et l'énergie pour réviser, quelques manips apprises lors des précédents stages : bicéphale, remontée sur corde, aide au second, en lui envoyant un brin de corde et mouflage ; enfin, technique pour re-descendre le second en toute sécurité. Une petite baignade rafraîchissante dans les Gorges d'Heric s'impose après tous ces exercices.
La soirée est bien remplie, les discussions s'animent autour des escalades passées et futures… Le niveau s'élève sur les techniques pour améliorer son mental, accepter sa peur et la gérer, nous avons la chance de profiter de l'expérience des plus aguerries.
Dimanche 9 juin
Le dimanche, nous séparons notre groupe dans 2 grandes voies du secteur "La Tour Carrée d'Aval ». 2 cordées se lancent dans la voie Desmaison sous la supervision de Laurence-‘grand'elfe' et deux autres dans la voie du fou avec Nathalie. Les projets seront légèrement contrariés par une cordée déjà présente dans la Desmaison, l'occasion de découvrir « À la bière comme à la bière » pour certaines. Un relai sur becquet et broche permettra de pimenter cette dernière, équipée "sport", quand il n'y a plus de dégaines, il faut savoir improviser. Il faudra encore quelques voies pour que les elfes apprenties performent autant que les plus entraînées, la gestion du temps pouvant être critique lorsque l'orage menace. Mais être sûre que son point tient bien peut faire plonger dans les affres de l'inquiétude.
Nous sommes finalement passées entre les gouttes et avons, une fois de plus, profité d'un super week-end entre elfes.
crédits photos : les Elfes
Par un magnifique week-end d'avril, l'équipe des Tradeuses se retrouve au Caroux. Pour notre 3ᵉ stage ensemble, l'équipe est presque au complet : nous retrouvons Yulu et Géraldine avec grand plaisir ! Seule Carmen n'a malheureusement pas pu nous rejoindre. Au programme ? Trois jours pour tout savoir, ou quasiment sur l'artif (escalade "à l'ancienne") et pour mettre en pratique tout ce que nous avons appris jusque-là.
Jour 1 : Prêt, feu, artifez !
Au matin du 1ᵉʳ jour, retrouvailles au camping du Caroux et installation du campement, le lieu est charmant et l'accueil est parfait. Puis, nous nous rendons dans les gorges d'Héric sur un secteur école qui va nous permettre de tester l'artif' en toute sécurité.
Avant toute chose, nous commençons par le traditionnel et incontournable "tour des humeurs" qui nous permet chacune notre tour de nous exprimer sur notre état de forme et d'esprit, mais également de prendre des nouvelles des autres. Bilan ? Beaucoup de fatigue dans l'équipe, petites blessures, surmenage, baisses de moral… à prendre en compte dans les objectifs du week-end. Mais grâce à cette première journée, qui réunit les conditions idéales pour s'essayer à l'artif de façon safe dans une ambiance détendue, tout le monde retrouve vite le sourire. Au menu : monter une couenne en artif en utilisant les étriers, les friends et les coinceurs, le crochet fifi, les crochets goutte d'eau (attention les dents :D)... le tout en toute sécurité grâce aux moulinettes posées à l'avance.
Pour finir la journée, surprise du chef : le rougail saucisse préparé sur le pouce par chef Alex pour les 10 Tradeuses venues à l'improviste passer la soirée chez Bernard Gravier, nouvellement local de l'étape et un peu pris de panique à l'idée de devoir cuisiner pour tout ce monde. À ce qu'on raconte, il n'en est pas resté une cuillère…
Jour 2 : Le Minaret ou pas… ?
Le deuxième jour de notre stage a été dédié à une sortie en grande de voie sur coinceurs. Le choix n'a pas été facile, entre les petites blessures de certaines, la fatigue pour d'autres. Au final, on est toute partie dans le secteur du Minaret, une face sur laquelle il y a plusieurs voies de tous les niveaux côte à côte.
La journée a commencé par une marche d'approche plus longue que prévu. Car à défaut d'avoir le temps de peaufiner le topo la veille, nous sommes allés plus loin que le secteur visé. De là, une décision a été prise pour diviser le groupe en deux parties. Certaines filles ont fait demi-tour pour rejoindre le départ classique des voies, pendant que d'autres ont pris une variante passant par l'arête nord pour shunter les premières longueurs afin d'éviter le bouchon dans le départ commun des voies. Pour celles qui ont opté pour le départ classique, la fin de la marche d'approche n'était pas sans émotion : rocher en dalle mouillé, couloir serré avec de petites chutes de pierres. Grâce à une main courante installée par Nadia, elles ont réussi à franchir cette section sans accident.
La suite se déroule dans l'ambiance typique de Caroux avec de très beaux passages physiques, aériens, mais toujours protégeables. Une fois au sommet, il reste encore une petite descente en rappel au niveau de la brèche suivi d'une descente à pied assez technique pour rejoindre les gorges d'Héric. Globalement ça descend par plusieurs chemins sans avoir forcément besoin de suivre la description du topo (qui est différent de celle de CampToCamp). Une fois arrivée en bas, la baignade était plus que bienvenue.
Jour 3 : Compte tenu des envies différentes pour ce 3ᵉ jour, nous avons fait 2 sous-groupes
Roxane et Gentiane ont repris le matos de grande voie, direction la Tête d'aval pour faire quelques longueurs avant de rejoindre le reste du groupe. La voie choisie : Le grand dièdre, avec la variante en L3 : 3 belles longueurs trad en 5+ sur un rocher compact et adhérent, un plaisir ! Mention spéciale pour le magnifique dièdre de la première longueur. C'est aussi l'occasion de travailler la communication… non verbale cette fois, afin d'éviter de crier dans les voies (il n'y a pas que nous) et de se comprendre en toute circonstance, même quand on ne s'entend pas. La technique est la suivante : une fois le relais installé la leadeuse tire rapidement 5 bons mètres sur un des brins puis s'arrête – signe que l'assureuse peut enlever le reverso – puis elle ravale la corde les deux brins en même temps jusqu'à ce qu'un des brins soit en bout, installe le réverso et enfin ravale le mou sur le 2ᵉ brin ; la seconde sait qu'elle peut partir quand les deux brins sont égalisés.
Si l'ascension s'est déroulée sans accroc, attention à la descente ! Le Caroux est fidèle à sa réputation, il faut rester concentrées pour ne pas se perdre :) Un peu trop confiantes, on s'est d'abord laissées attirer par un couloir qui n'était pas le bon, avant de trouver le dièdre indiqué dans le topo (désescalade un peu engagée !) et de suivre les cairns. Mais au moment de chercher le relais de rappel, nouvelle hésitation… est-ce à droite ou à gauche ? Il y a des cairns partout. Heureusement, nous avions emporté un talkie et un petit appel à l'aide à Nadia nous a permis de nous remettre dans le droit chemin, et de finalement trouver le rappel de 50m qui nous a déposé directement sur la route, sous le regard de quelques promeneurs un peu surpris. Une belle matinée ! Il faudra y retourner pour faire le grand livre !!
Les autres se sont dirigés vers le secteur de couenne juste au-dessus des gorges d'Héric pour réviser les manips et de grimper des petites longueurs tout en profitant du soleil. Plusieurs ateliers ont été inaugurés : grimper en artif, pitonnage, remonter sur corde, mouflage. Chacune y trouve son goût selon ses envies et son état de forme. De belles longueurs avec des passages en toits ont été conquises à ce jour par les crochets à goutte d'eau ou en libre (bravo Marianne !).
Vers midi, Roxane et Gentiane nous ont rejointes avec un grand sourire après leur grande voie. En début d'après-midi, on a décidé de terminer la journée avec une petite baignade dans les gorges (de nouveau !), le débrief et surtout la discussion sur le projet final qui nous tient toutes à cœur. Des mots volent dans les airs pour nous faire rêver : big wall, mobilité douce, rééquipement, Lofotens…. Voilà une belle façon de terminer ce stage avec des yeux qui brillent pour toutes.
Crédits photos : les Tradeuses
Les Tradeuses se retrouvent dans le mythique Verdon pour le grand rassemblement des équipes alpi de la FFCAM pour ce week-end de l'Ascencion.
C'est l'occasion pour certaines de découvrir ce fabuleux site et pour toutes de rencontrer d'autres grimpeurs et grimpeuses venu.es des quatre coins de France. Direction le camping municipal de la Palud qui sera notre camp de base pour quelques jours. Nous nous retrouvons toutes ensemble le mercredi en fin de journée avec (beaucoup) d'excitations et (un peu) d'appréhension face à ces falaises impressionnantes, à la réputation fascinante.
L'équipe vient d'un peu partout : Montpellier, Briançon, Toulouse, Ariège, Gers, on représente l'Occitanie et au-delà ! Malheureusement, Orlane et Marianne ne peuvent se joindre au groupe. Il y aura 11 Tradeuses pour ce long week-end : Manon, Valentine, Gentiane, Yulu, Fanny, Madoka, Clémentine, Géraldine, Carmen, Roxane et Nadia.
Mercredi 8 mai
Retrouvailles au camping en fin de journée, repas en mode auberge espagnole, préparation du programme des 4 jours et des cordées du lendemain. Après le partage de nos envies respectives, on part finalement sur 2 teams de deux cordées chacune. Première nuit au camping, certaines en tente, d'autres en camion ou dans le hamac (Nadia's Style).
Jeudi 9 mai
Lever et petit déjeuner pour un premier décollage de la team Hybridoïde, direction le sentier Martel avec son tunnel humide et un premier aperçu des Gorges du Verdon. Trop de monde dans le Verdon : c'est le constat que l'on fait dès le début de notre séjour ! Arrivée au
point de départ, c'est l'embouteillage : 4 cordées en file indienne et sans doute bien plus dans la voie. Les deux premières longueurs d'Hybridoïde et de l'Offre étant communes, l'attente était assurée pour toute la troupe. Changement de plan : la voie LUNA BONG sera
la nôtre, de magnifiques fissures, des dièdres et un surplomb final en 6c.
Jour 1 : Après-midi "Éclairé" découverte de l'escalade en Grès à l'étoile noire.
Une belle motivation et progression se dévoile dans le groupe pour ce stage dans les Calanques et alentours. Au programme : grandes voies et dif. Merci Jean Philippe Dalbavie pour l'accueil à Carnoux et les conseils de spots
Jour 2 : Socle de la Candelle et la Candelle
Arrivés à 13h. Une journée grande voie, pur plaisir, très facile, mais qui était mal engagée à cause du vent, mistral à 70 km, et de la pluie, nous fûmes ce jour-là les seuls sur la paroi...
3 cordées de trois respectivement sur :
Super découverte du Massif des Calanques pour la majorité du groupe ! Le mistral aura avorté une sortie par la célèbre arête des Marseillais mais bon quelle classe tout de même ! Un retour pour 22h avec en prime le coucher de soleil et une rencontre avec une ribambelle de renards et sangliers non loin de la fac de Luminy.
Jour 3: Dendaires, Vallon de Lascours
Journée repos actif, escalade à vue (2 niveaux en dessous du max). Super découverte d'un Roche gris compact sculpté, en compagnie du club local de la Destrousse et Dominique Page, l'équipeur et compositeur.
Jour 4 Escalade à vue et endurance au Baou de (Vallon de la Vache, Alluch) en vue de J5 !
Belle face nord-ouest. Des envolées de 35 m +. Soirée BBQ préparé par notre hôte Jean-Philippe.
J5 Grandes voies avec vue sur la mer CAP CANAILLE.
Tielan, Arthur & Roro "Bleu comme la mer Rouge" 7a+.
Jules, Romain, Paul "Canail'bis 7a." Mathias, Alexandra, Igor, "La loi du chaos, 7a.". 200m d'escalade incroyable sur 3 types de rochers (Calcaire, Grès, Conglomérat). Une belle clôture de stage où on a pu voir votre progression, autonomie, motivation, cohésion et enthousiasme. Reposez-vous et bonne grimpe.
Romain & Igor.
Merci Jean Philippe Dalvabie pour l'accueil et conseils.
L'équipe des Elfes est partie chercher le soleil et (re)découvir Montserrat, un rocher en conglomérat dans un cadre magnifique.
Samedi et dimanche (et mardi) : mise en œuvre des acquis dans des grandes voies
Le premier soir, on se penche sur les topos pour choisir parmi les voies repérées par nos encadrantes. L'objectif est de mettre en œuvre les acquis des précédents week-end sur des grandes voies plus longues : relais, communication, gestion du tirage, rappels, etc., tout en appliquant les nouveaux conseils de nos encadrantes !
Au départ de chaque voie, les membres de la cordée se rappellent le code pour communiquer au relai, car une fois arrivée au relai, il est courant à Montserrat de ne pas entendre et/ou voir les seconds. La construction des relais n'a pas posé de soucis, nous avons en revanche retravaillé la gestion de la corde, pour une grimpe plus efficace et éviter les nœuds. Des voies parfois en traversée nous obligent à bien gérer le tirage : allonger les dégaines, mais aussi clipper d'un brin sur deux, en ne croisant pas les cordes.
Les voies réalisées ont aussi été l'occasion de mieux appréhender le gaz, des relais plus « aériens » qu'à Vingrau ou au Thaurac, et de gérer l'effort dans des voies plus longues, à la fois pour le nombre de longueurs, que pour la taille de celles-ci. L'équipement des voies à Montserrat est parfois léger, mais avec plus ou moins d'assurance, nous avons su engager, tout en évitant les situations accidentogènes (parade pour un premier point éloigné, renvoi, …).
Enfin, pour une majorité des voies, la descente s'effectuait en rappel. Nous avons retravaillé l'enchainement des rappels, en sécurisant la corde. Le rocher était parfois délité, où il y avait un risque de descendre dans la ligne d'une voie. Nous avons réalisé certains rappels avec les oreilles de cocker. Cela nécessitera encore quelques descentes pour plus de fluidité, mais nous avons limité le risque de chute de pierres.
Voies réalisées : 98 Octaves, Stromberg, Magic Line, Punsola Reniu, Vilmanbar, Sultans of swing, Opera Prima, Sala baques, Funcio clorofil, et couennes du Clot de la Monica.
L'équipe a apprécié ce rocher, d'abord très particulier. Certaines ont réalisées de belles performances à vue (6c et 6b aux couennes du Clot de la Monica, grande voie cotée TD, etc.), d'autres ont su gérer des passages délicats dans certaines longueurs, engager lorsque nécessaire, mais surtout chacune a grimpé avec plaisir, en essayant de mixer les cordées !
Lundi : focus sur l'aide au second
La formation portait sur différentes formes d'aide au second. Pour chaque manipulation, nous avons d'abord vu comment sécuriser l'ensemble de la cordée, tout au long de l'aide. Suite aux démonstrations, nous avons mis en œuvre sous forme d'atelier les manipulations suivantes :
Nous avons noté l'importance de garder un relai « propre » et organisé, car ces différentes manipulations nécessitent beaucoup de matériel, et il est important d'avoir en tête « qui correspond à quoi » pour ne pas se mettre en danger.
Pour ce week-end, il nous faudra contourner pour les unes ou subir pour les autres les blocages routiers.
Samedi 27 janvier
Cette première journée se déroule sur la falaise de saint jean de Bueges. Un soleil radieux et des températures estivales nous permettent d'exploiter pleinement cette journée.
L'objectif est de mettre en place les différentes manœuvres de réchappe vues lors du précédent week-end :
Cette falaise de couennes a permis aux Elfes de se tester dans des voies à leur niveau max et en cas de but de mettre en application les techniques décrites dans la matinée.
Dimanche 28 janvier à la grotte des Demoiselles.
Les conditions météos changent vite et le soleil printanier de la veille laisse place à un ciel bien gris et plutôt menaçant. Cela ne nous a pas démotivé pour autant. L'objectif est grimper bien sur des voies de plusieurs longueurs afin de réviser les relais et la communication dans la cordée vus à Vingrau. Les Elfes en ont profité pour appliquer les techniques apprises la veille comme :
Nous avons ensuite refait des manips au raz du sol dans le but de corriger les éventuelles erreurs et éclaircir certains points d'ordre technique.
La météo nous jouant un de ses tours dont elle a le secret nous oblige à revoir la destination de cette sortie. Les falaises de Vingrau vont donc accueillir cette nouvelle promotion.
Samedi 11 novembre
Au programme de cette journée : les relais, l'enchainement des rappels, la gestion de la corde ainsi que du tirage. L'accent est mis sur : quelle que soit la manœuvre, ou pendant l'ascension de la voie, la communication dans la cordée : termes employés, comment éviter des situations accidentogènes.
La réalisation d'un relais : différentes méthodes, triangulation, relais avec corde dynamique en expliquant pourquoi. Notion de facteur 2 et comment l'éviter.
La gestion de la corde :
La descente en rappel :
Cet atelier se fera à Vingrau secteur les Carcassonnais dans des voies de 3 longueurs.
Les cordées se repartissent entre ces 2 voies et puis se permutent, ainsi l'ensemble de l'équipe aura grimpé ces 2 lignes. Debriefing le soir pour répondre aux questions de l'équipe.
Dimanche 16 novembre :
Un soleil radieux nous cueille au petit matin avec une tramontane bien dynamique ! Nous choisissons la falaise du Bousquet un écrin bien à l'abri du vent qui nous permet de revoir les techniques mises en place la veille. De poser les bases de la prochaine sortie qui portera sur les réchappes (remonter sur son rappel en cours de descente et manœuvre de but en paroi).
Cette journée a été organisée sous forme d'atelier, ce qui a permis aux Elfes de réviser les différentes méthodes vues la veille. Le niveau plus exigeant de cette falaise a été l'occasion de demander aux participantes de se challenger en tentant des voies à leur niveau max, voire au-dessus.
Vendredi 2 mars, c'est un peu tard dans la soirée que (presque) toutes les tradeuses ont le plaisir de se retrouver dans la chouette maison gracieusement prêtée par Romain, grimpeur local, et Anne, sa maman. C'est aussi la première rencontre avec Marianne, notre seconde encadrante stagiaire. Bienvenue Marianne !
On s'installe, puis le repas nous permet de prendre des nouvelles et de faire un tour de table, des motivations, de découvrir le programme concocté par Nadia et tous les plans B, C et D selon la mauvaise météo attendue…C'est au petit matin que le reste de l'équipe nous rejoint au parking de l'Hortus. Yulu et Géraldine, blessées, ne seront malheureusement pas là cette fois ci (les filles, grosse pensée pour vous, on vous racontera tout !)
Jour 1
Au secteur de couenne « Hiroshima », nous passons un long moment autour de maître Nadia, attentives, à apprendre à réaliser un relais* TA (Terrain d'aventure). C'est complexe, c'est dense, on attend la mise en pratique avec enthousiasme, mais appréhension. On apprend aussi à bien tester un friend*
- Ha, le rocher vient de casser ! Nadia est descendue d'un mètre.
- Vive le caillou péteux !
Pendant tout ce temps, Carmen, Marianne et Roxanne nous installent des cordes. Une fois fini, c'est à leur tour de nous apprendre la remontée sur corde*, la conversion* et le passage de nœuds*. Après leurs super démonstrations, nous enfilons les baudriers et passons à la pratique. Les filles testent, recommencent, s'accrochent dans les branches, ratent, rigolent, appellent les encadrantes à l'aide, réussissent, et comprennent (presque) tout !
Mais déjà, il est l'heure, on mange, et direction le secteur « bidasse » pour une grande voie. Nadia a préparé les cordées avec deux tradeuses pour une encadrante. Les voies sont équipées, mais éloignées, chaque cordée pourra donc s'exercer à poser des coinceurs.
- Mais où sont les relais ? s'exclament Fanny et Orlane, coincées dans des longueurs bien engagées. Ils n'existent plus, voilà l'occasion de construire des relais TA au milieu de la voie.
Au relais, nous apprenons l'aide au second : mouflage boucle*, grenouille*, mouflage simple*. Arrivé en haut, le vent se déchaine, on se refroidit, on se hâte d'installer le rappel, Carmen en profite pour nous donner la dernière leçon de la journée : il ne faut jamais lancer les cordes dans le vent ! Elle disparait dans le rappel pour décoincer les cordes et ne retrouvera jamais le relais suivant. C'est après un long moment de réflexion qu'elle décidera de remonter sur corde, avec l'aide de Nadia. Entre-temps, les filles sont descendues par « la cheminée d'Arnal », un seul rappel de 50m.
Au chaud au coin de la cheminée, nous débriefons cette journée. Un tour de table permet à chacune d'exprimer ses critiques. Nous en tirons les leçons :
« Chacune sa méthode d'imprégnation des manips qui ont été denses », « Ne pas confondre engagé et exposé », « Ne pas se reposer sur les autres au prétexte des différences de niveaux, mais plutôt apprendre à connaitre les qualités et forces de chacune dans une cordée » Mais surtout ... « Entre sécurité et nudité, il faut choisir ! »
Nous avons profité de chaque minute de jour pour apprendre, la nuit est tombée, nous rentrons à la frontale.
Jour 2
La pluie s'abat sur l'Hortus, du matin au soir… Nous nous réfugions en salle d'escalade… La matinée est consacrée à de nouvelles manips de secours : Nadia nous enseigne la réchappe* sur un point TA puis Marianne et Carmen nous transmettent leur version du décrochage de rappel* « L'escalade ça rapproche ! », « Il n'y a jamais qu'une seule méthode, mais surtout beaucoup de logique. ». Autour du café, nous discutons de l'appel au secours et de nos retours d'expériences sur les accidents, les signes d'alertes et leçons à en tirer. Nous abordons rapidement la trousse de secours. L'ultime leçon du weekend portera sur les nœuds* en escalade. Fin des nœuds au cerveau : on va grimper sur la résine ensemble et passons un bon moment.
Il pleut toujours, on a le sourire, on a l'air fatiguée, on est pleine de pof.
-Tiens, si on faisait une séance photo pour finir en beauté !?
Et c'est sur cette note que l'on termine le week-end, très heureuse.
Merci Nadia, Carmen,
[Marianne et Roxane !]
Liste des manips et les points clés à retenir.
*Relais TA : Nombre de points. Robustesse des points. Triangulation. Type de mousquetons et
de sangles. Relais en cascade. Relais parallèle. Orientations. Confort. Type de nœuds. Relais
sur lunules, arbres ou becquet. Stockage des cordes. Assurage au second. Point de renvoi.
Vache molle. Facteur de chute.
*pose de friends : Orientation. Tirage. Test. Type de caillou.
*remonter sur corde : Machard. Reverso bloqueur. Pédale sangle/corde. *conversion
*passage de nœuds : Backup. Machard ou français.
* mouflage boucle : Mousqueton au second. Communication. Aide.
*grenouille : Machard. Squat.
*mouflage simple : Machard avec mousqueton. Utilisation de la corde.
*réchappe : Type de point. Moulinette ou rappel. Machard.
*décrochage de rappel : Méthode avec deux Machard et reverso sur la victime. Méthode avec tresse et Mashard et reverso sur secouriste. Balancier. Backup. Cardan.
*nœuds : Bouline. Fusion. Mule. Cabestan. Demi Cab. Chaise.
Le weekend dernier, nous nous sommes réunis à la Clape, au secteur Crête de vire (partie de droite) près de la mer Méditerranée, pour une session intensive de formation et de renforcement des compétences. Notre objectif était de perfectionner notre technique de grimpe tout en acquérant une expertise accrue dans les manipulations et l'encadrement des débutants.
Le samedi, nous sommes partis à 9h de Toulouse pour se rendre à Narbonne pour rencontrer le soleil et pouvoir grimper en extérieur.
Jour 1 :
La journée promettait d'être idéale pour l'escalade, avec un ciel ensoleillé et quelques brumes rafraîchissantes. Après avoir installé notre camp de base près des falaises, nous avons eu un petit récap sur comment bien pitonner et sur les différents points de progression que nous pouvons rencontrer lors de notre grimpe. Nous avons entamé une session de révision des manipulations du double encordement, dans l'objectif toujours d'encadrer de futurs débutants. Au cours du weekend, nous avons utilisé et pratiqué ces conseils sous la supervision attentive de nos encadrants. A la suite de ce petit rappel, un programme de grimpe intense dans nos cotations respectives, selon nos envies.
L'après-midi, nous avons appréhendé le bon assurage dynamique et également l'apprentissage de la chute. Le soir, nous avons mis à profit un temps de repos aux chauds et sous un couvert, dans une
chambre d'hôte. On s'est retrouvé autour d'un repas diététique dans la soirée, à base de chips, bonbons et riz-poulet coco.
Jour 2 :
Nous avons passé la matinée à grimper en binômes, en essayant d'enchaîner les voies travaillées la veille.
Les conseils de nos encadrants nous ont permis de surmonter des défis plus complexes et de repousser nos limites individuelles. Chaque ascension était une occasion d'apprentissage, que ce soit en termes de technique, de confiance en soi ou de gestion du stress. La pluie a coupé notre élan de progression sur corde et le caillou a dû être abandonné pour être remplacé par de la salle.
Sur la session Bloc (2-3h), nous avons vu ou revu, pour certains, les différentes techniques de grimpe dans l'optique d'optimiser nos mouvements pour économiser notre énergie, cours théorique sur les portes internes / externes et comment les éviter avec le cancan ou le drapeau, théorie du triangle isocèle, croisé serré décroiser large pour maintenir son équilibre, lolote, pompage et profilage. Une journée rude pour les bras et le cerveau mais très instructive.
Les Elfes prennent l'avion, font les courses et arrivent dans leur petite maison.
Premier jour de grimpe à Doupiani ;
Nadine-Marie, Claire, E-Sarah dans without reservation ; Hanna-Claire, Laurence-Amandine dans Taster Ridge. L'après-midi Amandine-Claire, Nadine-Marie, Sarah-Claire E dans ICARE et Laurence et Hannah dans Viper Sarah jouent à cendrillon, heureusement le chausson n'était pas bien loin et un petit déblocage de corde pimente la fin de journée.
Lundi 23/10
Riche en émotions, toutes les cordées ont franchi "le pas" dans Eggdance : Laurence-Sarah ont ouvert le bal et laissé les dégaines pour Claire et Marie, tandis qu'Amandine-Nadine, Hannah-Claire se chauffaient dans the Bell ; Rencontre d'une tortue ; 2 magnifiques rappels en araignées, mémorable pour Nadine qui nous fait une démonstration de remontée sur corde pour atteindre le 2ᵉ relai. Un grand elfe avec une toute petite balayette !
Mardi 24 oct
Trio de choc dans Action directe, Laurence-Hannah et Amandine ; Sarah et Marie les encouragent depuis Black Magic ; les 2 Claires montent par l'œil du faucon et bénéficient du rappel de la cordée black magic. Nadine repose son poignet en faisant une rando. Tout le monde se retrouve à la taverne Paradisio. Marie nous fait la démonstration qu'on tient à 6 dans une voiture pour 5. Après-midi culturelle au monastère Sant Nicholas, les jupes noires nous vont si bien, une découverte ! Pour finir en beauté, randonnée jusqu'à une petite chapelle troglodyte, point de vue 5 étoiles, certaines commencent à rêver du fuseau !
Mercredi 25/10
Hannah-Marie, Amandine-Sarah découvrent l'arête des vautours – très belle vue sur Eggdance, spectacle et encouragements de rigueur sur le passage du pas. Nadine et Claire sont dans Black Magic (avec des Australiens un peu encombrants) puis arête des vautours, déblocage de la corde nécessaire avant 2ᵉ rappel ; Laurence et Claire E dans l'aventure longueur GCF, Sudtwand un grand moment d'émotion...et pause dans un délicieux café.
Jeudi 26/10
Matin-pluie, visite du grand monastère, séquence paréo, une elfe sculptée dans une niche monastique ; Claire E a retrouvé la tortue, à moins que ce soit une cousine de la première – après-midi grimpe : les warriors vont dans Adrachti (le fameux fuseau) ; Nadine-Laurence, Hannah-Amandine et Claire E-Sarah, puis pour finir la journée, premières longueurs du fromage suisse ; Marie et Claire découvrent un autre joli site "Ypsilotera", voie Butterfly et très belle vue sur le grand monastère où nous étions le matin, d'en haut cette fois-ci ! réconfort dans un bar de Kalambaka et découverte du Tsipouro, boisson aux effets étranges.
Vendredi 27/10
Laurence-Claire E débroussaillent dans arète est du mur des vautours (relai sur figuier à moins que ce soit la veille...) Hannah, Sarah, Amandine et Claire doivent renoncer à Goodnight car trop mouillé, elles se consolent dans les voies de the Bell, Nadine et Marie se régalent dans Sudswand ; quelques elfes encore vaillantes découvrent la vie nocturne de Kalambaka, un serveur du "Feel the Rock" pas très éveillé renverse le verre de Laurence, le serveur n'était pas colorié jusqu'au bord...
Samedi 28/10
Couennes sur une face SUD, du calcaire, ça fait tout drôle... il fait vraiment trop chaud, nous recherchons un autre spot, malheureusement, il est occupé par une compétition, quelques dernières sensations dans de jolies goulottes jusqu'à la tombée de la nuit, une frontale est toujours utile ! et pour finir une taverne typique dans un village loin des touristes.
Annot, à la découverte des perfect hand jams
Nous suivons la météo de manière obsessionnelle depuis une semaine, la tempête Ciaran nous force à écourter notre première sortie d'une journée. Jeudi, 2 novembre, trois voitures débordant d'énergie, de matos d'escalade et de nanas motivées arrivent à Annot sous la tempête. De Foix à Briançon en passant par Montpellier, on trouve des grimpeuses passionnées partout !
L'équipe finale : Yulu, Orlane, Manon, Madoka, Géraldine, Gentiane, Fanny, Valentine et Clémentine (qui ne pouvait malheureusement pas être avec nous pour cette première sortie), accompagnées de Nadia, Roxanne et Carmen.
Portrait d'une team du tonnerre !
Pour notre première rencontre on se la joue relax : un chalet chauffé avec des vrais lits et une cuisine pour préparer les repas. Le vent et la pluie peuvent se déchaîner dehors pendant que nous partageons notre premier repas commun, des pâtes aux légumes suivies de cookies, improvisé par le "Team Verdon". Pas de pause après le repas, Roxane, notre coordinatrice, s'y met tout de suite. Nous discutons de l'organisation de nos sorties, plusieurs thèmes sont essentiels à aborder pour que tout roule au mieux mais l'unanimité se fait vite sentir. On est une team on partage tout ! C'est impressionnant et agréable de voir à quel point il est évident pour chacune d'entre nous que l'équité et le partage soient en tout point le principal. Il semblerait nous soyons toutes aussi chouettes les unes que les autres ??? Nadia entre en scène et ô joie, ô excitation : le matos pour le lendemain !! Qui a un jeu de coinceurs complet ? Même 2 ? Combien de #4, #5 ... En voyant le #6, certaines se demandent déjà à quoi ressemble la voie correspondante. Nous préparons les sacs à dos le soir, on est efficaces !
Premier matin, on a plus ou moins bien dormi. Fort heureusement une bonne odeur de café emplie la cuisine. Un bon petit déj et armées de nos thermos nous trouvons la force de sortir, lutter contre les éléments, à l'assaut et à la découverte de la marche d'approche !! Ah bah … oh … en fait il fait beau ! Ciel bleu et froid sec d'automne, nous partons, ravies de cette bonne surprise pour notre 1ère journée. Au loin le relief est recouvert des premières neiges et en premier plan les collines nous offrent leurs flancs encore en couleur rouge, jaune et marrons. L'automne est magnifique ! Nous partons à pied vers la falaise. On s'arrête à la vire intermédiaire, au soleil, avec une magnifique vue sur les vallées. Le vent fort a ses avantages, la plupart des voies qu'on veut grimper sont sèches. Nous commençons la journée en parlant des bases du trad. Démo coinceur et cablés, quelles sont les marques et les tailles dispos, les avantages, les inconvénients, comment les poser correctement, à quoi faut-il faire attention. Nous posons les protections au pied de la falaise et apprenons à reconnaître leur fiabilité. Pendant que nous nous consacrons à la théorie, Carmen et Roxane s'agitent autour de nous pour poser des moulinettes.
Bouches bées, on écoute Nadia
Deuxième partie de la journée, le moul-trad ! On grimpe en moulinette mais on pose nos coinceurs que l'on testera à la descente. C'est un plaisir de découvrir la gestuelle de la fissure sans pression et d'apprendre en s'auto évaluant. On se vache sur nos points à la descente et on redessine la palette de la technicité en passant du « alleeeer làààà il est béton celui-là ! » au « oups … pas top celui-ci ». Pour certaines d'entre nous, c'est le premier contact avec ce style de grimpe. Les habitudes doivent être changées, de nouvelles techniques essayées et les limites de la douleur testées. Coincement de main, de pieds, de doigt, de la jambe, du torse on est en moul' c'est la fiesta tout y passe ! Le soir, épuisées, nous discutons d'autres détails de l'organisation des Tradeuses, autour d'un bon dhal avec du riz, du vin et du chocolat.
Deuxième jour : on prend les mêmes et on r'commence ! Une nuit au chaud, un bon petit déjeuner, et direction la vire inter ! Plusieurs d'entre nous souhaitent re grimper les voies que l'on connait déjà grâce à la veille. Toutes les filles impressionnent, toutes montent en tête, selon leur niveau et leur envie. Une autre encadrante passe le week-end avec 4 filles, la vire inter est envahie en mode girl power. Une randonneuse passe : "Mais il y a que des femmes ici !!" Est-ce qu'elle aurait trouvé ça bizarre s'il n'y avait eu que des gars sur la falaise ? Non désolée de la décevoir on exhibe fièrement nos stickers Tradeuses sur nos casques ou nos thermos, non mais oh !! L'après-midi, nous découvrons la Chambre du Roi (et les sardines grillées au PQ). Nadia nous présente la Tenya, une renfougne en solo intégral. "Nooooon, on ne peut pas tomber, c'est impossible, tu coinces ton corps et c'est bon" Ok, la première ose se lancer dans la voie et remonte la fissure. Une expérience de plus et des genoux bien bleus !
Exploration des sensations au max du max !
Pendant qu'une partie des tradeuses fait peu à peu l'expérience de la Tenya, les autres ont la chance de pouvoir grimper "handtraining" : 20 m de pure « plaisir » en coincement de pied et main. C'est l'épiphanie pour certaines, la découverte de la douleur pure et dure pour d'autres. « Le trad c'est hyper instinctif ne vous inquiétez pas » on commence à comprendre ! Et pourtant Nadia avait raison, finalement un pied ou une main bien coincée, c'est du béton ! Avec un feu, nous essayons de chasser le froid qui s'installe lentement. Nous grimpons encore quelques voies et redescendons dans l'obscurité et sous la pluie, pour notre dernière soirée au chalet. Un dîner coloré composé de soupe, de polenta et de légumes, suivi d'une tarte aux pommes… à la poêle ! Pour fêter l'anniversaire de notre cheffe encadrante du tonnerre ! Nadia nous raconte son expé dans le nord et sans transition, on aborde la question du projet final. Nous nous couchons avec nos propres rêves d'aventures futures.
Le dernier jour ! Nous allons une nouvelle fois à la vire intermédiaire et à la Chambre du Roi. Nous devons partir tôt et profitons des dernières heures sur le rocher. On grimpe en tête, on continue de chercher les sensations du moindre petit coincement, on teste les chutes sur coinceurs et l'assurage dynamique. La fatigue commence à se faire sentir chez toutes mais sûrement pas la baisse de motivation ! Grâce à l'efficacité de Carmen, nous terminons nos voies ou notre école de vol et on trouve la majeure partie du matos trié qui n'attend plus qu'à être récupéré. Retardateur, photo de groupe, on est déjà obligées de se dire au revoir. Mais des projets sont faits pour se voir avant. Si ce n'est pas pour grimper, ce sera peut-être pour faire du ski ou de la cascade de glace ?
La première excursion est terminée. Sur le chemin du retour, les muscles et le corps commencent à faire mal. La fatigue s'installe vraiment. La satisfaction aussi. Un petit périple de retour et nos lits qui nous attendent à l'arrivée.
Merci à Nadia, Roxane et Carmen.
See you soon and until then, climb strong :)
Ce groupe est destiné à former des jeunes âgés de 16 à 27 ans. Lors de la seconde année, ils auront la possibilité de passer un diplôme leur permettant de devenir encadrants bénévoles au sein du CAF (Club Alpin Français). De plus, ce programme vise à rendre les participants plus autonomes tant dans leur vie quotidienne que dans la pratique de l'escalade.
Dès notre arrivée sur le site de grimpe, nous avons commencé par réviser les techniques d'assurage et de manip de moulinette afin de garantir la sécurité de chacun lors de l'escalade. Ensuite, nous avons effectué un échauffement collectif pour prévenir les blessures musculaires. Pendant les sessions d'escalade, les encadrants (Joël, directeur technique territorial - DTT ; Nathan, DE/encadrant professionnel ; Nicolas, cadre fédéral/encadrant bénévole) ont surveillé en permanence la bonne exécution de ces manips de sécurité.
En fin de journée, nous nous sommes rendus au camping où nous avons monté nos tentes. Nous nous étions au préalable organisés pour les équipements nécessaires de camping ( tentes, réchauds et casseroles). Les repas du soir et du matin étaient fournis par le CAF ( repas du midi à la charge des participants). Les tâches en cuisine et pour la vaisselle ont été réparties entre les participants.
Le lendemain matin, nous avons de nouveau préparé le petit-déjeuner avec les provisions du CAF, puis nous nous sommes préparés à partir plus tôt que la veille afin de ne pas avoir trop chaud.. Nous avons laissé les tentes au camping en prévoyant de les récupérer lors de notre retour en fin d'après-midi. Une fois sur le site, chacun a préparé son matériel, suivi d'un échauffement collectif. A la fin de cette session de grimpe nous sommes allés nous reposer près des tables en pierre. Puis nous avons tour à tour passer un petit entretien avec Nathan et Nicolas afin d'avoir leurs retours, nos retours sur le week-end et discuter un peu de nos attentes et envies pour ce Groupe Espoir Escalade Occitanie (GEEO), de plus nous avons était informé si oui ou non notre candidature fut retenue pour le groupe.
Ce week-end de sélection a été l'occasion de renforcer nos compétences en escalade tout en mettant l'accent sur la sécurité, la convivialité et l'autonomie. Nous attendons avec impatience la suite de cette aventure au sein du GEEO du CAF.
PRÉSENTATION DES TRADEUSES
Au cours de deux années, les Tradeuses se sont perfectionnées, dépassées et affirmées dans leur escalade à travers des stages réalisés dans différents massifs des Pyrénées et des Alpes. Elles ont acquis et renforcé leurs compétences dans la préparation d'une course en autonomie, l'organisation et le choix du matériel, la pose de coinceurs, lamaîtrise de la sécurité et des techniques de secours en paroi, l'escalade artificielle, la préparation d'un bivouac, mais aussi dans l'esprit de cordée et la vie en groupe.
Pour leur projet final, elles ont choisi deux chantiers ambitieux : ouvrir une grande voie en terrain d'aventure et rééquiper une grande voie ancienne, dans le massif de Bavella en Corse. Ce projet s'inscrit dans une volonté de sensibiliser les grimpeuses et les grimpeurs à des pratiques ayant un moindre impact sur le milieu naturel, et à la nécessité de former au rééquipement des itinéraires de plusieurs longueurs en lien avec les acteurs locaux. Elles souhaitaient également réaliser un projet inspirant, plus particulièrement pour les femmes, très peu présentes encore dans le milieu de l'équipement et l'ouverture de voies.
RÉÉQUIPEMENT D'UNE GRANDE VOIE
Le projet "Héritage Ouvreur" est une formation dont l'objectif principal est de diffuser les clés techniques et culturelles afin de mettre en place un réseau de militant∙es œuvrant avec passion pour préserver le patrimoine immense et très riche des grandes voies d'escalade et d'alpinisme. Les Tradeuses, avec le soutien du comité régional Occitanie de la FFCAM, ont fait une demande de subvention afin de pouvoir organiser deux stages lors de leur projet final.
L'objectif était de trouver une grande voie à rééquiper, dans les aiguilles de Bavella, à l'ombre le plus possible car en juillet les températures sont élevées. Grâce à deux amis très investis localement, Thierry Souchard et Carlos Ascensao, nous trouvons une voie qui nous convient : la classique "Célébration du Lézard" sur le Contrefort de Punta Rossa, une voie de 220m en ED-, à une demi-heure d'approche dans la forêt, et orientée sud-est. Une belle voie dans un style mêlant dalle et taffonis, ouverte en août 2001 par Christian Cervoni, Alain Dupaquis et Jean-Louis Fenouil. Malgré sa popularité, elle mérite un rééquipement car elle comporte quelques passages exposés et des points d'ancrage rouillés.
PRÉPARATION ET STRATÉGIE
Le rééquipement d'une grande voie demande une organisation bien réfléchie à l'avance : repérage, quantité et type de matériel individuel et collectif, trouver ou se faire prêter du matériel d'équipement, la stratégie, les équipes, les horaires, le timing, la nourriture, etc. Toutes les membres du groupe s'investissent activement dans cette préparation, et c'est une des clés de la réussite. Un premier repérage est réalisé en avril par Nadia, Roxane et Milly afin de choisir la voie, identifier les modifications à faire et évaluer les besoins en matériel. Des échanges avec l'ouvreur Jean Louis Fenouil ont permis de s'accorder afin de réaliser le rééquipement en respectant la volonté des ouvreurs.
Pour la logistique : nous faisons le choix d'aller en ferry, et de prendre 2 voitures pour nous déplacer en deux groupes sur place. Les achats de nourriture sont faits principalement à Montpellier dans une boutique bio, sauf le frais que nous achetons dans le
marché sympathique d'Ajaccio. Nous nous logeons en camping près des aiguilles. Pour le rééquipement, nous divisons l'équipe en deux groupes:
● #1 un premier composé de Roxane et Julie avec Noémie comme encadrante, qui s'occupe d'équiper les 4 premières longueurs.
● #2 un deuxième groupe composé de Milly, Jeanne, Lourdes avec Nadia comme encadrante, qui font les 4 dernières longueurs et la ligne de rappel.
L'équipement se fait du bas, comme les locaux : une première grimpeuse part en tête et marque l'emplacement des points avec de la magnésie, elle hisse le sac et assure les secondes. Une seconde perce et installe le nouveau point ou la nouvelle lunule, la deuxième enlève les vieilles plaquettes et casse les goujons à la massette (il n'y a pas assez de place pour enfoncer le goujon), et installe des fractionnements avec de la corde statique à la montée. En effet, pour éviter les heures les plus chaudes sur la paroi, nous devons partir en début d'après-midi, et donc les journées sont plus courtes que d'habitude. Pour cela, nous avons installé des cordes statiques afin de pouvoir descendre chaque soir au camping, puis remonter le lendemain plus rapidement. Cela a très bien marché.
Chaque jour, avant de prendre le chemin d'approche qu'on a fini par connaître par cœur, nous faisions un bain dans la rivière avec nos habits ! Autant dire que les vêtements étaient complètement secs avant d'arriver à la paroi, et l'eau gelée des gourdes à la
température parfaite !
LE DÉROULEMENT
Différents covoiturages pour nous rendre à Montpellier, d'où nous partons le vendredi 7 juillet avec nos 2 voitures chargées à bloc. Voyage en ferry de nuit de Toulon à Ajaccio, puis arrivée le samedi après-midi au camping de Bavella où nous installons notre
camp de base. Le dimanche 9 juillet, Nadia et Noémie partent pour un deuxième repérage avec les stagiaires qui n'ont pas fait la voie en avril : Jeanne, Lourdes et Julie. Sans plus attendre, la première équipe se met au boulot dès le lendemain !
GROUPE #1 : Noémie, Julie et Roxane
> Dates : du 10 au 12 juillet
L1 : 5c, 7 points changés plus le relais, et 2 points ajoutés pour diminuer l'exposition,notamment au début,
L2 : 6a, 5 points changés plus le relais,
L3 : 6b, longueur raccourcie à 20 mètres avec installation d'un nouveau relais à la fin de la traversée afin de rendre la ligne plus logique et éviter un passage exposé, 3 lunules et 5,
points changés, certains légèrement relevés pour éviter le coincement de la corde dans les écailles,
L4 : 6a+, itinéraire modifié pour pouvoir suivre une ligne de fissure rectiligne plus logique, l'ancien relais est supprimé et un nouveau est ajouté en haut de la fissure, 7 points pour 20 m de longueur.
GROUPE #2 : Nadia, Milly, Jeanne et Lourdes
> Dates : 14 au 16 juillet
L5 : 5c, longueur raccourcie à 30 m, 2 lunules et 3 points changés plus le relais,
L6 : 6c, même itinéraire mais déplacement à droite de 3 points dans la partie exposée afinde mieux protéger en cas de chute, 3 lunules et 7 points changés plus le relais,
L7 : 6c+, 9 points changés plus le relais,
L8 : 5b, 1 lunule et 1 point changé, plus 1 point au relais,
Ligne de rappel : installation de 2 rappels chaînés.
CONCLUSION ET REMERCIEMENTS
Il nous aura fallu 6 jours au total pour finaliser le rééquipement de la Célébration du Lézard. La voie passe à l'ombre à 14h, nous finissons donc souvent à la frontale pour éviter les grandes chaleurs.
Une partie de l'équipe est revenue un 6ème jour, en grimpant la voie Alexandra juste à côté, pour finaliser la ligne de rappel, car la veille on avait oublié la mèche de 12 mm !
Enfin, Roxane et Nadia sont revenues une dernière fois pour grimper la voie complètement rééquipée afin de voir si tout était bon. On trouvera 2 petits ratés pas rédhibitoires : 1 goujon avec un écrou en biais, et le premier rappel un peu bas.
C'était une première expérience d'équipement pour quatre des participantes, et une première en grande voie pour 6 du groupe. L'équipe est très satisfaite et fière du résultat et de la richesse des apprentissages :
★ Comment choisir où mettre un point en gardant le style et l'engagement de la voie, ou au contraire, pour la rendre moins engagée si nécessaire ;
★ Comment organiser son matériel d'équipement ;
★ Les astuces dans chaque étape : percer, nettoyer le trou avec un tuyau, introduire le goujon avec le marteau, serrer avec la clé pour l'expansion, enlever le vieux point et casser la tige avec la massette ;
★ Comment gérer dans les traversées ;
★ Comment installer des fractionnements, où mettre les protège-cordes (fabriqués par nous mêmes) pour éviter d'abîmer la corde.
La voie a été rééquipée avec des goujons et plaquettes Austrialpin de 10 mm en inox, donnés par l'éditeur des topos corses Oméga Roc, Thierry Souchard, que nous remercions chaleureusement pour le soutien et les conseils indispensables.
Nous remercions aussi Carlos Ascensao, moniteur et équipeur local, pour le prêt de matériel et les conseils également précieux.
Enfin, un énorme merci à un des ouvreurs, Jean Louis Fenouil, de nous avoir donné son aval pour pouvoir entreprendre ce beau "chantier", et pour les échanges très constructifs qui nous ont permis de faire les choix ensemble.
En espérant que les grimpeuses et grimpeurs se feront encore plus plaisir dans cette belle voie !
Ce sont les retrouvailles aux Cabannes pour le groupe espoir escalade, bien décidé à perfer pour ce dernier stage. L'équipe est composée de Gaspard, Quitterie, Loïc, Louis, Tristan et de nos deux encadrants chéris Nathan et Nicolas. Sans oublier Marcel, le nouvel arrivant.
J1- Alliat
Il est midi, et après un rapide déjeuner aux cabannes, et un petit briefing de Bibi, nous prenons la route vers Alliat. Loïc Hallouin, un ancien membre du groupe, et Quentin, futur membre, nous y accompagnent. Nous allons au secteur Spoulgas car c'est le plus proche à pied. En arrivant, petit briefing de Nathan et conseils sur les voies appréciées par nos encadrants. Loïc H et Gaspard attaquent tranquillement par un 6b à droite, et à leur image, tout le groupe se met en mouvement. On notera que Nicolas et Nathan enchaînent tous les deux le 7a+ "Cathares" qui marque leur progression ce qui les touchent profondément. Tout le monde se fait ensuite plaisir dans des voies entre 6c et 7a+ tout en écoutant notre Loïc adoré raconter de belles histoires. Et puis, il se fait tard, c'est déjà l'heure de rentrer au gîte, le joker Loïc Hallouin artif un peu pour aller récupérer les dégaines dans "Cathares". Ce fût déjà une belle journée de perf où on a pu tous se lâcher et fermer le biceps tout en se prenant quelques vols.
J2- Grotte de Sabart.
Le lendemain, on sort de notre zone de confort. Il est temps pour le groupe de réchauffer (encore plus) les biceps pour aller monter les cordes dans la fameuse grotte de Sabart. C'est accompagné par Zélie et Quentin que l'on découvre le site aussi impressionnant que déversant : une énorme grotte avec une majorité de voies dans le 8 et le 7. Deux teams se forment : Marcel, Zélie, Quentin et Louis encadrés par Nicolas partent s'échauffer dans des voies en 6 assez raides voire bien déversantes, pour aller ensuite monter la corde dans du 7. Pendant ce temps, Loïc, Tristan, Gaspard et Quitterie choisissent un "échauffement" plus brutal dans le plafond pendu au-dessus de nos têtes. Après un longue inspection de la paroi (qui nous aura donné bien mal à la nuque), Gaspard et LoÏc s'élancent dans "reine de Sabart" (8a) et Tristan et Quitterie dans "Bébé Sabart" (7c+) sous les conseils avisés de Nathan et de son laser. Le but ici, n'est pas d'enchaîner les voies ni même d'atteindre le relais mais de découvrir ce style de grimpe autant physique que technique qu'on n'a peu l'habitude de pratiquer, et surtout de prendre du plaisir. Inversés, trous, contre-pointes et talons à gogo, ici on s'accroche à tout ce qui nous passe sous les mains et les pieds. Tout le monde a pu tester les voies qu'il voulait, le tout dans une fraîcheur bien agréable offerte par la grotte. Finalement, la gravité aura eu raison de nous et il sera déjà temps de retrouver le gîte sous un soleil de plomb.
J3- Repos
Après deux jours de grimpe où l'on a plutôt pas mal forcé, et surtout devant une météo annonçant un 35°C ressentis 40°C, on décide d'un commun accord de faire une journée de pause pour réviser des manip de cordes et de sécurité (et pour nos pauvres doigts martyrisés). On retourne à la grotte de Sabart car c'est un bon frigo naturel et on sait qu'il va y faire frais ! Notre petit groupe arrive donc dans la grotte et quel plaisir ! Il fait bon, voir presque froid ...on sort même une petite laine de temps en temps, on est vraiment dans un microclimat agréable. Après avoir trouvé ou installé des relais, on écoute religieusement Nathan qui nous explique, ou nous réexplique différentes manipulations de corde. Puis c'est à nous, chacun son tour de mettre en pratique. Regarder et écouter c'est bien, mais c'est mieux quand l'on essaye, qu'on se rend compte que l'on a vraiment compris ou non, et parfois des petits détails rendent la manip beaucoup plus dure (ou simple). On voit donc différentes choses, d'abord des choses simples comme débloquer un reverso pour donner du mou, changer le reverso par un nœud de demi-cabestan, et puis le rendre auto-bloquant à son tour et quelques autres choses.
Déjà midi, et on se retrouve toujours au frais avec des super desserts délicieux achetés le matin à la boulangerie. Merci les copains ! Ensuite on fera aussi de l'aide au second, avec des mouflages, et surtout le double mariner...qu'on testera vraiment à plusieurs pour déplacer un gros rocher parce que ... pourquoi pas! Puis on essayera avec plus ou moins de réussite à faire descendre son second de 100 ou 120m avec un valdotain pas toujours simple à débloquer (perso je conseille un machard classique de 6mm qu'on relie à notre cordelette par un mousqueton supplémentaire, ça me semblait plus simple à débloquer =) ) et un passage de nœud dans le demi-cabestan (et c'est magique ça marche ! ) Et pour finir, Nathan nous fera une démonstration de la manip du grand balancier pour rejoindre et remonter un second potentiellement blessé/en difficulté. Comme il est déjà 17h30 et qu'on a tous envis d'aller dans la nouvelle piscine du gîte, on n'essaiera pas de la faire nous-même mais on a au moins vu la théorie ! Puis l'on quittera cette rafraîchissante grotte pour rentrer content de notre journée, avec des manip pleins la tête et des envies de grimper (autre choses que des cordes) pour le lendemain.
J4- Auzat
Cette journée nous partons à Auzat grimper sur du granite pour changer. Nous commençons par une marche d'approche un peu plus longue et plus raide que prévue, mais on finit par trouver le pied des voies. Nous approchons de la fin du stage, après une bonne journée de repos, l'équipe n'a jamais eu autant envie de performer dans du 7. Tout le monde s'échauffe tranquillement dans des voies en 5/6 sachant qu'une grosse journée nous attend. Deux groupes se forment autour de deux 7a: Tristan, Loïc, Louis, Nico et Gaspard se lancent dans une belle fissure avec un pas déversant à la fin, qui a posé problème à pas mal d'entre nous, et de l'autre côté, Quitterie, Marcel, et Nathan se lancent dans de la dalle. Après plusieurs essais, chaque équipe est parvenue à enchaîner sa voie. Seul Nathan parviendra à enchaîner les deux … Bravo Nathan! Puis nous rejoindrons tranquillement les voitures sans difficulté cette fois. On peut alors se concentrer sur la préparation de la dernière soirée du stage pour fêter cette belle semaine.
J5- Sibada
Pour le dernier jour du stage, les corps sont fatigués par toutes les performances faites au cours de la semaine. Cependant on décide de se rendre à Sibada pour enchaîner les voies travaillées précédemment dans la semaine. La forme n'est pas au rendez vous pour tout le monde. Sauf pour Quentin et Marcel, qui, assistés par Nathan, vont enchaîner un 7a. Les autres procrastinent à monter les dégaines dans un 7a, pour au final, ne pas y faire beaucoup d'étincelles. On repart aux Cabannes pour y charger les bagages et rentrer à Toulouse vers 19h.
Un bon stage de fin pour le GEEO et on y était biennnnnn !
Vendredi 09 juin 2023 :
Julie, Noémie, Myriem et Mat arrivent chez Lourdes le soir. Ils découvrent le magnifique lieu de vie qui sera le théâtre des festivités. En réalité Lourdes, Roxane et à l'association Source de Liens dont Thomas, Alex et Fabien font partie, ont déjà énormément bossé sur l'installation du lieu, la déco, les courses et toute la logistique de la soirée. Bravo! On goûte en avant première les supers pizzas maison! Miammm ! On s'accorde sur le lieu et l'horaire de grimpe du lendemain. Puis dodo car demain c'est la teuf.
Samedi 10 juin 2023 :
Réveil avec un grand soleil et pas encore de gueule de bois. On part frais et pimpante pour grimper. Seule Lourdes accuse une vilaine coupure au doigt qui lui empêchera de faire des coincements. Direction Roquefixade secteur Poseidon! Milly, Nadia, Claire et Sarah (des Elfes), Paulo et Chloé (des copains) nous retrouvent pour faire chauffer les biceps. On profite de l'air frais et de l'ombre du matin devant un paysage très vert. Les Montpelliérains sont bouches bées. Puis on bronze sévère et on a les doigts gras comme des kebabs... on s'acclimate en vue de la Corse et on envisage d'acheter des plus grands chaussons pour la Corse.
A 16h on plie les voiles et on part s'affairer au Bayle. On missionne les gars : Mat nous fait la pub à l'entrée et vend les ultimes tickets, Paulo gère le bar...On est prêts à accueillir nos invités!
Réunion au sommet avec les Elfes. On se fait des nœuds au cerveau pour l'organisation de la tombola. On a trop de lots... ? Vraiment ? Il n'y en a jamais trop! Après avoir enfilé leurs plus beaux déguisements: chemises à fleurs, leggings pailletés, perruques afro et affreuses, lunettes fort stylées et tenue léopard... Les 2 équipes commencent le show du tirage au sort de la tombola. La salle est comble, les paris fusent, la tension est palpable... à chaque tirage cris de joie pour les uns et déception à peine dissimulée pour les autres.
Après une brève présentation des équipes respectives par Nadia et Laurence on enchaîne par le récit captivant de l'expédition Via Sedna au Groenland dont a fait partie Nadia l'été dernier. Une expérience incroyable qui a fait se rencontrer skipeuses, grimpeurs et une photographe. On en prend plein les yeux. On découvre avec admiration la détermination de ce groupe de femmes. Les anecdotes marantes et parfois un peu effrayantes nous laissent un peu rêveurs. On découvre l'impressionnante organisation nécessaire pour un tel voyage. On retiendra que les aventures exceptionnelles ne sont pas réservées qu'aux autres!
Les voies dans le massif des Aiguilles de Bavella en Corse, projet des Tradeuses:
Pour faire rayonner nos valeurs que sont l'aventure sportive, l'aventure humaine, la sororité et l'émancipation nous portons un projet concret pour l'été 2023 : rééquiper et ouvrir des voies dans le massif des Aiguilles de Bavella en Corse. C'est l'occasion de conduire nos corps là où, un jour, nos yeux ont regardé, comme le disait Rebuffat. Un challenge ambitieux, assurément semé de rebondissements et d'imprévus qui nous demandera de recourir à toutes les qualités travaillées durant ces deux ans de formation. Tracer un itinéraire nouveau ou remettre à jour un ancien, c'est également enrichir et renouveler les possibilités offertes à toute la communauté de grimpe. C'est montrer la voie, l'offrir à la répétition tout en laissant modestement une signature. Et il se trouve que peu de signatures sont féminines.
La trilogie des patates, histoire écrite et réalisée par les Elfes d'occitanie:
Après deux années studieuses à se former tout en grimpant afin de devenir autonome en grande voie, progresser en technique et se forger un mental d'acier, le temps est venu de finaliser la trilogie des patates. Mais de quoi c'est-y qu'on parle? Nous avons grimpé sur du calcaire, du granit, du gneiss, et sur des ..patates et des galets .. Notre coup de coeur a démarré aux Riglos, l'aventure a continué sur le conglomérat de cap canaille et puis Montserrat qui accueille grimpeurs et pèlerins. Alors l'idée de la trilogie des patates a germé et il nous manquait un site mythique pour la finaliser: Les Météores.La particularité du Rocher, l'histoire de l'escalade dans cette région et l'envie de se lancer sur les traces des premiers ouvreurs nous a enthousiasmé .
Ces deux années nous ont aguerries : autonomie en grimpe, technique d'artif, TA , cravatage de patates, débrouille et bidouille voilà pour la partie technique. Mais surtout une belle cohésion d'équipe, une forte motivation, le mental et l'envie d'être à la hauteur de cet ultime challenge nous motive. Vous l'aurez donc compris quand nous parlons de trilogie des patates ce n'est pas de master chef qu'il s'agit : purée, frite ou gratin dauphinois revisites mais bien d'escalade avec Riglos, Montserrat et les Météores. Selon le vieux dicton Elfique " l'union fait la force" nous nous sommes alliées aux Tradeuses pour organiser une tombola afin de collecter des fonds pour financer ce projet.
L'organisation de la soirée à été l'occasion de faire leur connaissance. Grâce à la générosité de nos sponsors les lots collectés ont permis une belle participation, qui va nous permettre de gérer la logistique de notre déplacement sereinement.Nous avons donc là tout les ingrédients pour nous lancer dans cette aventure, alors c'est parti et direction les Météores le 21 octobre.
Un grand merci à tous et toutes pour vos soutiens, les Tradeuses et les Elfes.
Après moultes hésitations sur la destination finale pour ce week-end de l'ascension annoncé pluvieux les filles se décident pour la Lozère. Du granit et des fissures c'est ça qu'il nous faut pour nous entraîner à la Corse ! Nadia et les ariégeoise (Lourdes et Roxane) viennent passer la soirée à Montpellier chez Noémie.
Jeudi 18 mai : direction les superbes « Gorges du Chassezac » pour Lourdes, Roxane, Milly, Nadia et Noémie
Les filles choisissent le secteur « Tour de la Régordanne ». Celui-ci est équipé mais les fissures permettent de mettre des protections et de grimper sans clipper les broches en place (points fixes). Une journée couenne c'est parfait pour perfectionner nos techniques de coincement poing, main, doigts et pieds dans les fissures. Nadia propose une voie à protéger uniquement avec des câblés. Ils appartiennent à la catégorie des coinceurs métalliques qui se bloquent dans la fissure de façon passive. L'exercice se révèle intéressant et assez complexe. Les câblés n'abîment pas le rocher. Ils sont quatre fois moins chères et deux fois plus légers que les friends. Leur efficacité dépend bien évidemment du terrain. Mais ils sont souvent plus efficaces que les friends dans les fissures irrégulières. Quelques goutes commencent à nous taquiner à 16h mais on reste grimper jusqu'à 18h et on se fait finalement chasser par l'orage. Direction Génolhac, où on est hébergé dans la maison de famille de Nono. Un petit Dahl de lentilles et au lit ! Le lendemain on se lève tôt pour partir en grande voie au « Rocher du Trenze ».
Vendredi 19 mai : journée grande voie sur le thème de l'efficacité
3 cordées vont se devoir se presser pour arriver au sommet avant l'orage prévu à 15h:
Ces voies ont toutes des longueurs exigeantes dans le sixième degré et le temps ne sera pas gagné dans la grimpe. Les filles essaient donc d'optimiser le temps de préparation au sol, de manip et au relais. Roxane, Milly et Nono prennent de belles chutes sur leurs friends. Les protections tiennent bien et c'est rassurant ! Julie attife très efficacement. L'enchainement ce n'est pas pour cette fois mais l'important est d'avancer. L'équipe Roxane et Noémie qui avait pris de l'avance fais tomber un friends… Ouuups ... Il va falloir le récupérer... Nono se fait mouliner par Roxane, retrouve le précieux objet et regrimpe fissa le 6b+ ! Plus facile en moulinette il faut avouer!
Vous savez ce qu'est l'excès de confiance? Et bien nous oui... Pour le ressaut final Roxane et Noémie qui se croient loin devant mangent un peu avant de partir dans « Lost in Tranzelation ». Nadia et Julie fines stratèges changent de voie car « Friends par là » est embouteillé. Elles courent littéralement jusqu'au sommet dans « L'arrête ouest » en protégeant elles-même malgré les broches. Nono arrive au sommet et crie : "relais vaché Roxane". Julie qui n'est pas loin l'entend, abandonne l'idée de construire elle-même son relais sur friends et fait un relais rapide sur broche pour faire venir Nadia. Nadia arrive au sommet suivie de près par Roxane. Julie et Nadia sont donc les premières! Lourdes se bat tel un lion dans les toits du 6a final ! Nadia et Julie gagnent un massage alors que Lourdes et Milly sont de corvée vaisselle. Bravo à toutes !!! La pluie annoncée n'est toujours pas là et les filles prennent l'apéro sur la terrasse avant de parler organisation pour le projet final. Milly nous cuisine un super couscous de légumes. J
Samedi 20 mai : technique de fissure granitique + rapidité
Pour cette troisième journée les prévisions orageuses semblent sérieuses. Nous reprenons donc les mêmes objectifs.
Milly n'est pas là pour cette dernière journée. Lourdes qui a l'habitude d'être derrière prend le lead et elle réussi à nous guider tout au long de la marche d'approche d'une heure environ. Que fuerte ! Comme le dit le philosophe latin Sénèque « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » A méditer... Nadia, Roxane et Julie partent dans « Un coinceur pour Mme Michaut ». Julie s'élève dans le dièdre et avance doucement mais surement vers son relais. Pour la deuxième longueur Nadia grimpe en premier de sa cordée et rend les cordes aux filles pour pouvoir faire des photos. Roxane fais des beaux coincements. Noémie et Lourdes attaquent « Tranzepoting ». Comme son nom l'indique ça dépote ! Nono imite le célèbre formateur du CREPS de Montpellier Claude Paul et crie à Lourdes « Allez Lourdes! On met du rythme ! » Lourdes qui ne se laisse pas faire si facilement essaie d'assommer Nono avec un tir de friend. Nono esquive le projectile... Râté! Bravo à Lourdes qui avance bien dans cette longueur très physique en utilisant vraiment très peu les broches. Puis Nono prend la suite. Encore des jolies voies bien techniques dans le 6b avec des coincements de main et de poing.
Il se met à pleuvoir lorsque nous arrivons à la vire intermédiaire. On se met alors en mode vitesse maximale ! Lourdes récupère tout le matériel et part en corde tendue suivie par Noémie. Julie fait pareil suivie par Nadia et Roxane. Les filles arrivent au sommet les mains toutes griffées malgré leurs gants de fissures mais avec la banane ! Elles font la redescente à pied en trottinant et arrivent à la voiture presque pas mouillées ! Les filles consacrent la soirée à l'organisation pour la Corse : achat des tickets de ferry, liste de matos, de nourriture, programme, équipes sur place, organisation de la tombola etc…
Encore un super week-end ensemble qui nous donne hâte de partir en Corse !!!
Nono pour les tradeuses :)
Ce week end, c'est escalade artificielle au programme. C'est bien motivé que l'équipe se rend au pied du pilier del Segre. Après une courte approche et une rapide explication sur le matériel spécifique, chacun choisit une ligne pour faire ses premières armes à coups de marteau et de crochet. En fin de journée, nous décidons de garder certaines voies en tête pour le lendemain. Les premières longueurs des voies sont fixées la veille. Le dimanche matin, chaque cordée attaque les longueurs suivantes. Grâce à une efficacité évidente, Pierre, Louis et Jules.B sortent de la voie Lone Star dans l'après-midi. Pendant ce temps Jules.P, Hugo et Romain cherchent leur itinéraire non sans mal dans Fou d'artifice une voie ou le topo peut s'assimiler à un dessin d'enfant de 5 ans. Enfin la dernière cordée, Tom-Alex, Arnaud, Matéo et Simon se retrouvent à 2 longueurs de la sortie dans La Historia Interminables. Il est temps que tout le monde descende. En effet, une activité tout aussi technique attend l'équipe: la pétanque. Pour le dernier jour, une cordée décide d'aller faire du libre dans Fase terminale, tandis que les 2 autres cordées qui n'ont pas terminé leurs voies d'artif se retrouvent à remonter les longueurs des jours précédentes sur les cordes statiques fixées la veille et ce pour le plus grand bonheur de tous. Après quelques heures, la cordée dans La Historia interminable sort de la voie, au même moment le groupe avec Romain bifurque dans Livanos et termine par réchapper après des longueurs en semi libre semi artif interminables. Du côté de Fase terminale, les longueurs s'enchaînent rapidement avec des cotations qui réveillent. En cette fin de journée parsemée d'averses, toutes les cordées se retrouvent sur le parking en passant au mieux entre les gouttes pour un debrief.
L'EPAM
Samedi 13 mai 2023
En raison d'une météo instable, et très capricieuse, le groupe part finalement pour les Gorges de la Cesse à Auzan au lieu du massif de la Clape à Gruissan. Malgré le déluge et les nuages menaçants, les rayons de soleil arrivent à s'imposer, remotivant ainsi le groupe espoir escalade.
Sans perdre plus de temps pour échapper à un éventuel retour de la pluie, Nathan conseille quelles voies faire puis explique les principes de l'escalade en pleine conscience: penser à ses mouvements, à sa respiration, et surtout, à son état mental. Observer, décortiquer nos pensées intérieures, essayer de les gérer aux mieux pour rester détendu et en contrôle ; le tout pour améliorer notre grimpe, si possible.
Les duos se composent. Loïc et Marcel « s'échauffe » dans un 6c, Gaspard et Quitterie s'engagent dans le 7a fissure conseillés Nathan, moi (Louis) et Nicolas nous partons dans un 7a+ dalle, plus mon style, fin, fun et beau. J'attaque par des mouvements les plus durs de la voie pour passer un bombé verticale sur trou, les pieds et doigts sont très sollicités. J'alterne avec les pauses et avancées pour comprendre le crux. Vient une belle grimpe sur les pieds avec toujours des petits passages qui demandent d'être concentré et précis. Je prends un sec à nouveau à la seconde difficulté de la voie, j'ai les avant-bras en feu, c'est normal, c'est le style de la voie. Après une bonne pause, j'enchaîne jusqu'au relais en prenant des longues pauses entre chaque passage grimpant. Heureusement pour moi la suite de la voie est moins dure que le début. Quel beau combat mental sur la fin, et quelle belle voie! En descendant, je m'empresse de dire au groupe qu'elle est superbe ! Et qu'elle me semble bien plus « trois étoiles » que celle du début du secteur en fissure dévers...mais c'est pas du tout le même style. Ensuite, j'assure Nicolas qui enchaînera ce 7a+, motivant ainsi Nathan à faire de même un peu plus tard. Je n'ai fait qu'une voie mais je suis déjà bien fatigué pour ma part.
Pendant ce temps, les autres loustics sont montés en haut de leur 6c et de leur 7a. On échange de voie, pendant que Quitterie et Gaspard tentent le 7a+ dalle. Peu attiré, je me lance dans le 7a fissure. J'aime moins ce style de grimpe. Je passe la majorité du départ de la voie en dülfer en forçant sur les pieds et en montant les mains petit à petit. Comme dans l'autre, on trouve au départ les difficultés puis on arrive ensuite à un élargissement de la fissure qui permet de se coincer dedans un peu mieux...Ça devient plus facile mais il faut toujours pousser avec une partie du corps pour tenir. Rien à voir avec l'autre voie, ici on utilise tout le corps en tension en permanence, on a rarement besoin de ses avant-bras. Deux 7a radicalement différentes. J'arrive en haut tant bien que mal avec plusieurs sec et plusieurs voles au départ de la voie. Pffiou, deux voies, me voilà vidé.
Par chance, la météo est toujours avec nous, même si l'on voit des nuages bien gris, il ne pleut pas pendant notre session d'après-midi. Tous les jeunes font plus au moins 2 ou 3 voies dans le 6c/7a, ce qui nous entame bien. Nicolas ira même dans un 7b+ qu'il sortira après un beau combat, Nathan s'y frotte aussi pour voir les mouvements et récupérer les dégaines. Enfin, aux dernières lueurs du jours, Loïc retourne dans le 7a fissure.
On rentre à la nuit tombante au bivouac, monter les tentes et manger un bon repas chaud, pâtes pesto ce soir, ainsi qu'installation de tarp à l'arrache sous une petite pluie en fin de soirée. On retient qu'on peut faire des progrès sur le montage de ce dernier.
Dimanche 14 mai 2023
Après un sommeil quelque peu perturbé par la fête du village d'à côté, on retourne au même site. Pour cette deuxième journée, c'est à peu près la même chose. Bizarrement, je n'ai pas l'impression d'avoir totalement récupéré de la veille. Cette fois je m'échauffe dans un 6a avant de retourner dans mon 7a+ dalle espérant enchaîner un peu plus que la veille, je me fais vite arrêter au premier crux en m'abimant un bout de doigts dans un trou. En même temps, j'étais beaucoup moins serein que la veille, ma grimpe n'était pas très belle. Les autres grimpent comme la veille, des 7a par ci par là. Mais on sent tous que, même si l'on a fait peu de voies la veille, nos doigts râlent un peu. Quitterie retourne une première fois dans le 7a+ dalle pour bosser le crux, puis une 2e fois pour tenter un enchaînement, sans succès.
Loïc tente un autre 7a plus à droite des premiers secteurs, je l'essaye en moulinette sur la fin de la journée trouvant ça bien dur ! Marcel monte la corde dans un beau 6c tandis que Gaspard enchaîne presque un 7a mais il tombe juste avant la fin de la partie dure. Encore une belle journée pour le groupe. De plus, l'attraction de la pause repas est d'encourager Sophie, présidente du CAF de Montpellier, présente par un heureux hasard sur le site avec Coralie et Arnaud, dans un 8a+ bien devers avec des mouvements bien puissants. On voit aussi Nathan se frotter à un 8a juste à côté. Dans les deux cas, ça semble bien dur, aucun des deux n'iront au sommet, mais ils auront essayé !
La journée se finit sous une pluie et un orage arrivant au loin. On a juste le temps de ranger les affaires vers 17h avant le début de la pluie, on rejoint les voitures sous une bonne averse...finalement on a échappé à la pluie tout le weekend lors de notre grimpe, on a été bien chanceux avec la météo!
Un bon petit week-end de grimpe avec pas mal de forçage dans de nombreux 7a. Je ne suis pas sûr que j'en avais testé autant en si peu de temps, j'ai l'impression que c'est un peu le cas pour tous. On rentre assez content de nos aventures et on se donne rendez-vous, les 17 et 18 juin, pour de nouvelles péripéties grimpantes !
Un briefing post-tartiflette pose l'ambiance dès le dimanche soir. On nous dévoile les règles du jeu, et cela ne va pas être simple au vu des conditions et des températures annoncées… Le global-warming ce n'est pas qu'à la télé… Mais le groupe reste motivé pour se bricoler une semaine sympa !
On commence par aller poser les bases à CRÉVOUX le lundi matin.
Les températures clémentes rappelleront à Pierre l'ambiance des falaises espagnoles. A tel point qu'il décidera de faire tomber le haut.
Plutôt bien échauffés de la veille, on se dirige le mardi du côté de FREISSINIÈRES, dans les voies ICE POCALYPSE et HAPPY TOGETHER. Les trois cordées arriveront à bout de ces voies, avec plus ou moins de style, pendant que des glaçons de la taille d'une Clio 2 s'effondrent dans GERONIMO juste à côté.
Mercredi, c'est au FOURNEL, dans LES NAINS DES RAVINES, que nous décidons d'aller taper nos piolets. Vingt minutes de bartasse gratuites nous empêcheront d'être les premiers. Ce retard ne sera pas anodin puisqu'il poussera une cordée à réaliser la variante de droite, un itinéraire peu connu, avec peu d'ampleur et peu de glace, qui ne vaut en aucun cas le détour. Nous rentrons à l'auberge avec des ressentis différents sur cette journée, mais une chose est sûre, il n'a pas fait froid !
Le lendemain, on temporise à AIGUILLES pour voir comment la glace évolue avec ces chaleurs. En tant que bons blaireaux, nous décidons d'organiser un combiné pour cette journée d'encadrement : manips, dry tooling, cascade de vitesse, et figures artistiques pour les meilleurs.… Nous retiendrons un chrono à 54sec pour Jules grâce à nos impôts, le phoque de Tom-Alex, et la triple vrille arrière d'Hugo. Pas de médaille, mais tout le monde aura droit à son morceau de brownie, car l'important est bien de participer.
Vendredi, plus beaucoup d'options possibles au vu des conditions… Sans trop espérer, nous retournons à FREISSINIÈRES, un peu plus loin cette fois ci, dans l'idée de réaliser IMPATIENCE. Une fois au pied, nous n'avons pas envie d'attendre notre tour comme à la boulangerie derrière la dizaine de grimpeur déjà présent, alors nous délaissons l'objectif initial pour s'exprimer dans le dry toofing et les cloches des LARMES DE NICODEME. Un bain glacé au parking, nous donnera pour la première fois de la semaine une sensation de froid… A 14h, on récupère la voiture en direction du toit des chèvres, afin de faire forcer les biceps une dernière fois. Jules quant à lui, ira faire une sieste et une radio à l'hôpital avant de retourner dévorer les lasagnes avec les copains.
On clôture cette semaine par une recherche DVA le samedi matin, qui nous permettra de terminer et de valider le formation NA2.
Au final, tous les blaireaux obtiendront l'UFCA, le NA2, et l'UV cascade de glace. Six d'entre nous validerons l'initiateur.
Merci à Romain qui était présent pour nous accompagner et nous supporter durant cette semaine. Guillestre, RDV l'année prochaine !
Jules PUJOL
Ce premier stage a eu lieu dans l'Hérault sur la commune de Saint Bauzille de Putois, dans le massif du Thaurac entre Cévennes et Méditerranée.
L'objectif de ce stage était la reprise de l'entraînement en l'escalade pour tous : se retrouver pour les anciens et se connaître pour les remplaçants, et permettre une cohésion de groupe afin de se fixer des objectifs réalisables et cohérents pour 2023.
J1 . Une vrai journée falaise qui nous sort de notre zone de confort. Les points espacés, les pieds disparaissent et se font rares. Jules fait attention de ne pas vieillir trop vite dans la ligne de faiblesse du secteur en 6a+ : la SOURATE, tu ferais plus jeune si tu t'attachais les cheveux ! Mathias, ne t'habitue pas trop à la moulinette surtout dans une ligne majeure comme les ailes du désir en 6c ! Où est passée l'éthique du à vue en tête ! Bref on n'a rien vu ! Samy tu étais dans ton style « colliassien » maintenant va falloir sortir les tablettes de chocolat quand il ne fait pas trop soleil sinon ça fond ! Romain c'est super de camper dans les repos mais : « Pof pas trop ! Tu vas en mettre partout ! » dans la superbe voie Ogun Ferraille en 7a+. N'oublie pas que les amoureux de la lecture n'aiment pas Mr Trait et même Monsieur Pof ! Alexandra n'attend pas trop d'agir dans le crux du 7a surtout si la voie s'appelle l'inter-minable, va falloir pousser en adhérence avant que la gomme chauffe trop ! Louis se promène dans le 6a La Balade sous les Seracs, mais bon, tu as la quintessence de l'escalade rien ne peut t'arriver … Paupaul et Mathis faut pas se cacher, le virus de la moule peut disparaître, ce n'est pas le covid ! Regardez Tielan il fait un bisou à chaque plaquette mais il arrive toujours au relais. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ! Il ne faut jamais oublier sa frontale au GER, car on attend souvent les bonnes conditions pour grimper et ça peut-être souvent en fin de journée. La collante de fin de journée est en n'importe quelle saison !
C'est ça le secret de la force du GER 01.
J2. Ouverture de voies pour le contest du club de Calvisson. Participation au contest en catégorie hors classement. Podiums pour tous les GER's.
Premier rassemblement de la nouvelle promo 2022/2024 EPAM - les blaireaux.
Direction l'Ariège pour huit d'entre-nous (Louis, Tom-Alex, Arnaud, Mateo, Hugo et Pierre), encadrés par Christophe et Jules. Au vu des conditions météos actuelles, le choix de la course s'oriente sur une course d'arête à la pointe du Parec en Ariège, au-dessus d'Auzat.
Samedi 7h30 : rendez-vous au parking de l'Artigue pour un départ tout feu tout flamme, les cordées sont faites, les sacs chargés aussi bien que les frontales. À coup de grandes enjambées, la marche d'approche s'effectue sans encombres accompagnée d'un beau lever de soleil rose dans notre dos.
10h - On s'encorde et on s'apprête à attaquer le début de cette arête qui commence à se redresser face à nous. Le premier pas en grosse d'alpinisme nous met directement dans l'ambiance des 5b ariégeois teigneux. La première cordée composée de Jules, Matéo et Tom-Alex s'échappe rapidement. En deuxième position la cordée d'Hugo et Pierre, est talonnée par le trio Christophe, Louis et Arnaud. Les longueurs s'enchaînent, entre cordes tendues et quelques relais. Les gendarmes s'escaladent et se désescaladent.
Après un départ un peu lent, il faut accélérer le rythme, car l'arête qui se dévoile peu à peu paraît plus longue que prévu et les heures filent. Malgré les températures quelque peu hivernales, la nuit tombe toujours aussi tôt début janvier. Le trio de tête arrive à atteindre le sommet avant le crépuscule. Les deux cordées suivantes entament, elles, une rechap de nuit. Après avoir desescaladé un dièdre il va falloir maintenant réussir à rejoindre le fond du vallon. Dans la nuit noire, la descente devient longue et fastidieuse pour se glisser entre ressauts et barres rocheuses, avec comme seul objectif les frontales de Jules, Matéo et Tom-Alex qui attendent déjà en bas.
Malgré tout, entre pentes de neige, herbeuses et rocailleuses, les deux cordées finissent par arriver après quelques heures à retrouver les affaires laissées après l'approche. Une fois sur le chemin, le retour s'effectue au pas de course jusqu'à la voiture.
22h30 - arrivés à la voiture, il nous reste plus qu'à aller faire cuire des pâtes et du riz et aller dormir.
La première cordée a même eu le droit, après négociations, aux dernières pizzas de la seule pizzeria d'Ariège encore ouverte à cette heure-là.
C'était une belle course, bien longue sur du beau granite, on aura souffert sur les pas d'escalade en grosse, mais on reviendra !
Jeudi 10.11.2022
Afin de réaffûter nos yeux de Tradeuses pour choisir le bon coinceur du premier coup et, accessoirement, pour minimiser le nombre de voitures utilisées, la première étape du weekend Montrebei s'est d'abord faite à Sinsat. Nadia, Julie et Jeanne ouvrent les festivités en bartassant dans la végétation acérée ou brûlée (hélas) du pied des falaises avant de rejoindre le secteur de Verdun. (Note : de la route RD120, rester sur le chemin tirant à gauche pendant au moins les quinze premières minutes de marche avant de chercher la bifurcation à droite. Le chemin qui mène à Verdun est effectivement indiqué par des points rouges, encore visibles. Toutefois, si le lecteur souhaite retracer nos pas historiques, suivre n'importe quelle sente vers les falaises.)
Vous devez sûrement vous dire : "Verdun ? Mais qu'est-ce qu'une équipe de Tradeuses peut bien faire dans une falaise de couenne équipée ??" Ne vous inquiétez pas : malgré la présence de sympathiques goujons, nous profitons des anfractuosités, des fissures et des trous cachés si caractéristiques de Sinsat pour poser un maximum de protection nous-mêmes. Quelque temps plus tard, Lourdès et Roxane nous rejoignent, puis nous profitons de cette journée pour faire quelques vols sur coinceur (le 2, car évidemment c'est 2 la bonne cam !), apprendre à bien réceptionner celle qui vole sur son coinceur et faire quelques mètres en remontée sur corde. De quoi se préparer pour toute éventualité dans les journées qui suivront.
Départ de la falaise à 17h30, en route pour Montrebei ! Arrivée vers 23h au parking de Montrebei côté Àger, Catalunya qui se trouve au bout d'une piste plus ou moins carrossable. Les coordonnées GPS du parking dans Google Maps sont : 42.056536, 0.687381.
Vendredi 11.11.2022
Réveil sous les impressionnantes parois de Montrebei que l'on ne pouvait que deviner la veille. Pour cette première journée, nous partons toutes les cinq (Roxane-Julie, Nadia-Lourdès-Jeanne) dans la voie Todo Ventajas (265m, 6b>6a).
Elle est composée de sept longueurs en très bon rocher, facile à protéger tout le long avec un spit dans le pas de 6b. Les longueurs ne sont pas toutes homogènes, quelques unes étant plutôt herbeuses, mais dans tous les cas c'est un régal : on n'aurait pas pu être introduites au caillou de Montrebei sur une meilleure voie, tant en termes de qualité du rocher et difficulté qu'en termes de vue sur la soeur jumelle de Montrebei, la paroi d'Aragon.
La descente se fait à pied, en longeant le haut des falaises puis en suivant un chemin bien tracé qui ramène directement au parking. Les journées étant maintenant courtes, le retour se fait avec la tombée de la nuit.
Pour conclure cette journée, Virginie nous rejoint par la force de son pouce levé. Elle fait Bayonne-Àger en partageant des moments de vie avec des conducteurs trèèès décontractés, un architecte naval (alors qu'elle revenait justement de deux semaines sur le chantier naval de l'Hermione, quelle chance ! ), une maman et sa petite fille, le boucher local… Que d'occasions pour parfaire son espagnol !
Après des retrouvailles et un repas bien chaud, on discute du lendemain. Un des objectifs de notre équipe est de dormir en paroi et quelle paroi que celle en face de nous ! Ça serait une bonne occasion (si, si, Lourdès!). Maintenant il ne reste plus qu'à trouver notre voie, mais il est tard… dormons, on dit que la nuit porte conseil…
Samedi 12.11.2022
Et bien, ça n'est pas si simple de choisir ! On hésite, on tergiverse car "possibilité de bivouac" dans le topo peut sûrement faire l'affaire pour une cordée de deux, mais pas forcément à un groupe de six grimpeuses. Dans ces situations, il faut se fier aux conseils unanimes qui pointent tous vers la voie de La Barra del Bar (390 m, 7b > 6b/A1) (ou La Barra del Pan d'après Roxane) qui passe par une large grotte, idéale pour accueillir les Tradeuses.
La décision est donc prise, branle-bas de combat, il est l'heure de sortir nos chers…PETATE ! Nadia, qui est revenue de son expédition d'exploratrices au Groenland il y a quelques mois, partage avec nous le surplus de ses repas lyophilisés (par exemple, jambalaya, risotto, mousse au chocolat, rien que ça s'il vous plaît), on prend quatre duvets pour six, des doudounes à foison et c'est parti pour l'aventure.
Après une marche d'approche d'environ une heure et demi, une remontée sur corde fixe à la force des poignets et beaucoup de reconnaissances au pied des voies, on est fixées : on est bien au pied de notre voie quand on est au pied du seul grand arbre. Roxane s'élance dans la première longueur en suivant une écaille évidente, mais en rocher peu alléchant. Quelques mètres de plus et le rocher devient franchement mauvais. On se rend compte qu'il y a deux départs à la voie : un en mauvais caillou à gauche et un en bon caillou, sous un buril, à droite. Roxane négocie une désescalade délicate, toutes les Tradeuses au sol sont avec elle, puis elle rejoint le droit chemin qui part en diagonal sur du bien meilleur rocher. Et oui, c'est aussi ça, l'aventure à Montrebei !
Nous gravissons les deux prochaines longueurs sur du rocher bon par intermittence, et arrivons à la grotte à la tombée de la nuit. C'est un palace ! On peut dormir à quatre dans la grande pièce principale de la grotte, mais il y a aussi un loft au-dessus où deux personnes peuvent dormir côte à côte avec le vide.
Nadia teste bien les quatre matelas de la grande pièce, Virginie et Roxane aménagent leur nid perché, Julie prépare la cuisine, Lourdès et Jeanne organisent (un peu) le matériel. C'est une équipe bien huilée que les chauve-souris locales peuvent observer !
Malgré la fraîcheur de la nuit, on ne sent pas le froid grâce à notre aménagement et c'est sous le ciel étoilé que nous nous endormons.
Dimanche 13.11.2022
Dernière journée du weekend ! On se lève et on déguste des petits-déjeuners lyophilisés et quelque peu liquides pendant que Lourdès nous raconte son rêve. Un vampire l'ayant déjà mordu voulait maintenant lui couper la tête mais heureusement que l'esprit de négociation de Lourdès ne la quittant jamais (même pas en rêve), elle avait réussi à lui faire la conversation jusqu'au petit matin, fatal aux vampires.
Sur ce, on remballe toutes les affaires dans les PETATE. Des contraintes d'emploi du temps de différentes Tradeuses ne laissent pas assez de temps pour finir la voie ou pour en commencer une nouvelle : nous redescendons donc aux voitures, refaisons nos sacs puis profitons de l'après-midi ensoleillée pour discuter des prochaines aventures de Tradeuses dans leur deuxième et dernière année en tant qu'équipe.
Montrebei, mont de merveilles aux mille voies, à une prochaine !
lestradeusesffcam.blogspot.com
Jour 1 : voie normale de la Dent du Géant
Fraîchement débarqués la veille au soir, on est plein d'énergie et de sacs cabas pour monter au refuge Torino où on dépose le matos en trop.
Le temps est pas terrible, mais c'est censé se dégager dans l'après-midi. En attendant on va se poser au pied des aiguilles marbrées pour réviser les manips de secours en crevasse. Puis c'est reparti pour la dent du géant, mais devant la météo pas terrible et le froid polaire, on décide qu'on a pas envie d'enlever nos gants ni de mettre nos chaussons d'escalade, et on se lance donc dans la voie normale en corde tendue. On s'en fiche, l'objectif c'est de s'acclimater ! La voie est sympa, dommage que de gros boudins blancs de corde gâchent un peu le paysage. On arrive au sommet dans une météo franchement douteuse, alors on se rue sur les rappels de descente, quitte à griller la priorité à la cordée de devant qui a eu la malchance de se trouver sur le chemin d'un blaireau pressé. Finalement le ciel ne nous tombera pas sur la tête et tout le monde rentrera intact au refuge.
Jour 2 : La Kuffner
Après un test à 4000 la veille sur la Dent du Géant, on décide de continuer l'acclimatation dans un terrain mixte neige et rocher pas trop dur pour se préparer à l'Innominata.
Lever à 3h pour l'arête Kuffner qui conduit au Mt Maudit ! Au départ, beaucoup de cordées on a pas l'habitude ! Nous voilà parti dans le couloir de neige pour rejoindre l'arête. Une fois une petite bifurqu' faite pour passer la rimaye, ça déroule: la neige est couic et l'itinéraire très tracé! Parfait pour se mettre en jambe. Effectivement, en voyant quelques traversées pour passer au plus facile, sans traces il y aurait eu plus de recherche d'itinéraire…
Une fois les premières difficultés passées à la frontale, le soleil se lève sur l'arête, c'est magnifique… L'itinéraire est vraiment en très bonnes conditions… Pas de glace et pratiquement que de la neige couic… Plus haut, ça déroule bien, le soleil tape et nous réchauffe, c'est pas de refus ! Au sortir des difficultés, on arrive sur une grande pente de neige sous le Mt Maudit, le vent et l'altitude se font sentir. On accuse le coup dans la montée finale… Mais ça y est : sommet! On s'en met plein la tronche, le paysage est superbe! Mais sans traîner, le vent est fort et bien froid, ça caille !
Reste à descendre en suivant la voie des 3 Monts… On croise pas mal de personnes en train de monter au Mt Blanc par cette voie. Il y a de tout: les classiques groupes d'alpinistes, des skieurs en crampons avec les ski sur le dos, des parapentistes et d'autres spécialistes de la gopro et du solo sur glacier…
Le retour nous achève ! L'itinéraire est long et le soleil tape plus fort que jamais… On crame ! Les crevasses et séracs sont impressionnants, des immeubles qui ne demandent qu'à tomber…On ne traîne pas…
Heureusement, on finit par arriver au refuge à 13h, bien contents de se poser sur la terrasse après cette jolie course !
Jour 3 : repos !
Après les 2 premier jours de course d'acclimatation et avant de se lancer dans l'Innominata, on prend un jour de repos. Après une matinée shopping à Courmayeur, où Louis trouvera les lunettes de soleil de ses rêves, on va passer l'après-midi sur un spot de couenne (le nom ??). Il fait beau, on est seuls, le spot est sympa. Pendant que Agnès, Simon, Pierre-Luigi, Jules et Louis se challengent dans des voies dures, Romain et Morgane s'amusent dans de la dalle.
Et puis il est temps de rentrer au camping, préparation des sacs pour les 2 prochains jours, repas, dodo.
Jour 4
Après un bon jour de repos en falaise vers courmayeur on se lance dans Innominata en face sud du Mont Blanc
Il est sept heures et on se réveille tranquillement au matin du quatrième jour. Les sacs ont été bouclés la veille, chacun avec cette concentration caractéristique qui précède les jours de grandes courses. Les cordées aussi sont prêtes : Momo sera encordée avec Simon. Romain, Pierre Luigi et Agnes ensemble. Quant à moi c'est avec Jules que j'arriverai au sommet du Mont-Blanc. Il est huit heures lorsqu'on entame l'approche tous ensemble jusqu'à Monzino où l'on remplit les gourdes d'eau.
Là, Momo et Simon vont emprunter l'itinéraire via le glacier. Le reste de l'équipe se dirigera vers la première partie de l'arrête de l'Innominata. La première moitié de l'arrête n'est pas vraiment agréable à grimper car le caillou il est vraiment friable. Heureusement cela s'améliore, mais la fin de l'arrête est à notre plus grande surprise entièrement spitté. Vers 18h, on enfile les crampons pour la dernière partie sur l'arrête neigeuses avant le bivouac, il fait trop chaud et tout s'effondre. Pour Morgane et Simon, c'est le même combat, chaque pas pour eux sur le glacier demande deux fois plus d'efforts car la neige ne tient pas et tout s'écroule sous leurs pas. Arrivés deux heures avant nous, affamés et sans réchaud, ils auront fait preuve d'innovation dans la cuisine survivaliste.
Pour reproduire cela chez vous il vous faudra 100g de semoule, 150 ml d'eau froide, un sac congélation et un caleçon. Mettre la semoule et l'eau dans le sac congélation puis réserver dans votre caleçon 30 minutes bien au chaud entre vos cuisses. Et voilà un bon gâteau à la semoule pour toute la famille.
Quant à nous, nous arrivons en bivouac Eccles à 20h où nos deux compatriotes nous attendent (dîner entre les jambes) avec des dizaines de litres d'eau récupéré de la fonte de la neige. Eccles, c'est 7 mètres carrés pour 7 couchages et toujours plus d'intimité. Perché à 3700 mètres d'altitude au milieu de la face sud du Mont-Blanc, si une personne bouge tout le monde bouge, un vrai Tetris humain.
Lorsque tout le monde arrive le moral est au plus haut, la soirée est courte mais belle et la vue est tout simplement indescriptible. 22 heures tout le monde se met au lit dans un méli-mélo de corps passant les uns sur les autres pour rejoindre son matelas. Le réveil sonne dans quatre heures.
Jour 5
2h45 : le « réveil » (pour ceux qui ont fermé l'œil) est compliqué. On essaye d'avaler quelque chose, on enfile les habits mouillés de la veille et en s'élance dans ce qui s'annonce être une grosse journée. Dès les premiers mètres, on comprend que les conditions ne sont pas avec nous. Ce qui semble être du regel n'est en fait qu'une croûte gelée recouvrant les 30 cm de semoule dessous, ce qui rend la progression bien plus difficile. On arrive assez vite à la pointe Innominata après un joli passage technique en dry. Momo et Simon sont devant et ils vont tracer toute la voie, car il semble que nous soyons les premiers cette année à parcourir l'arrête de cette imposante face sud. On essaye d'être le plus efficace possible car il nous faut être au couloir exposé aux chutes de pierres avant que le soleil ne touche le sommet. Nous traversons juste à temps à 6h30. S'en suit d'interminables pente de neige qui mettent à rude epreuve nos mentals. Vers neuf heures nous arrivons à ce qui sera, pour moi, le Crux de la voie à cause des conditions de chaleur catastrophiques : une arrête de neige quasi verticale à deséscalader. Sous chacun de nos pas la neige se dérobe, on s'enlise, on s'enfonce, on ne peut presque plus avancer car tout s'effondre. Mais tout le monde passe. On aboutit sur sur cette longue pente de neige débouchant sur l'arrête du brouillard qui mène au mont Blanc de Courmayeur. Là-haut le vent souffle, et tout le monde enfile sa doudoune.
Passer le Mt Blanc de Courmayeur, alors qu'on croit la course finie, le mont Blanc quasiment à portée de main, on doit faire face a cette longue traversée glacée sous un vent à décorner les cocus rendant impossible toutes communications. À 11h, on foule le sommet, presque décevant. Incomparable à aucun autre sommet, une dune plate. Peut-être que les 10 m de visibilité n'aide pas. La foule venu par la voie normal non plus. C'est le cabinet des curiosités ici, on attend la dernière cordée et on entame l'interminable descente avant que Simon n'égorge un touriste. Il fait 10 degrés ici et ce sera la température la plus haute enregistrée cet été sur le toit de l'Europe. 3500 m de dénivelé négatif nous attendent : Mont-Blanc, Dôme du goûter, arrête de Bionnasay, glacier de Gonella (avec ces énormes et multiples crevasses entourées de séracs menaçants) puis refuge de Gonella où l'on s'arrête une petite demi heure pour boire une bière salvatrice. On se croit enfin tiré d'affaire mais c'était sans compter sur cette infini moraine à traverser. On atteint la voiture à 21h.
Nos corps entier sont douloureux mais les esprits peuvent se détendre et les sourires et réapparaissent sur les bouches lorsque les burgers sont servis quelques heures plus tard à Courmayeur. Sacrée bambé !
Elle est pour toi Lolo ❤️
- Jeudi 14 juillet 2022 :
Il est 8h du matin, une fois que tous les sacs sont chargés, que le minibus est rempli à ras-bord, le groupe prend la direction du Caroux. Après une petite pause pour faire les courses, on retrouve les montpelliérains Louis et Erwan au camping. La chaleur est aussi au rendez-vous…
Après un pique-nique, on décide de partir dans les gorges d'Heric, au gouffre des cerisiers. Il fait très chaud, heureusement que la rivière est là pour nous rafraîchir. On a put faire un peu de psycho bloc, réviser le plantage des pitons et Loïc a même put tester "l'artif-psycho bloc" qui n'était pas une grande réussite même si l'idée semblait avoir du potentiel... Une fois que la chaleur a un petit peu baissé on part faire de l'artif sur un site un peu plus bas dans les gorges histoire de se familiariser et de réviser la pose des friends et câblés. Tout le monde fait sa voie puis il est déjà l'heure de rentrer. On se couche tous de bonne heure car demain lever 4h pour éviter la chaleur.
- Vendredi 15 juillet 2022 :
On décolle du camping vers 5h, encore un peu ensommeillés. On part faire du TA dans les gorges d'Heric, secteur le minaret. Après environ 45min de marche d'approche à la frontale, le groupe se sépare en deux pour rejoindre le bas des voies. Pile au lever du jour ! D'un côté Louis, Erwan, Vivien et Baphuc le stagiaire de Nathan partent dans l'arête nord en D+, 5c+ max. Ils arrivent sans encombre jusqu'en haut de la voie après 4 longueurs dont deux en 5/5+. De l'autre côté, Tristan, Quitterie, Nicolas et Nathan partent dans la voie Garaud face N en TD+, 6b+ max. Là ça sera plus compliqué… Pensant être au pied de la bonne voie, on prépare tous le matos et toutes les cordes et Nicolas s'engage dans la première longueur. 5 minutes plus tard on se rend compte qu'il y a peu de ressemblance entre la photo du topo et la paroi qu'on a devant les yeux. 1h30 plus tard, après avoir essayé en vain de trouver une broche fantôme indiquée par camp-to-camp, Nicolas a réussi à trouver une photo du bas de la voie sur le même site. Sauvés ! On part pour de bon dans la voie, content de s'être levés tôt. Après deux 5/5+, les choses sérieuses commencent avec un 6b+ dans un toit, LA longueur de la voie. "- Ah, tiens, les autres ont déjà terminé leur voie !" Tristan s'y élance après la première cordée et arrive à délivrer la voie en artifant un petit peu mais sera retardé par un petit coincement de corde. La suite est plus facile et on termine la voie sur l'arête nord, bien cuits par le soleil !
On retrouve l'autre groupe qui avait fini depuis bien longtemps au camping et qui se la coulait douce à la buvette.
Leçon du jour : camp-to-camp c'est pratique mais des fois, faut se méfier !
- Samedi 16 juillet 2022 :
Nous nous accordons un réveil plus tardif pour profiter d'une nuit bien réparatrice. Nous prenons la direction de Landeyran un site en face nord qui nous permettra d'éviter le soleil. Après une demi-heure de route et 2 petites minutes d'approche nous arrivons en bas des voies. Tous encore fatigués malgré ce début de journée peu sportif nous nous installons confortablement pour écouter un cours magistral de Nathan portant sur la construction des relais en TA.
Il nous fait une démonstration en nous montrant pleins de possibilités différentes. Baphuc en profite pour nous apporter quelques petites astuces en plus. Nous passons ensuite à la pratique et chacun réalise un ou deux relais et le temps est compté ! Il faut se dépêcher pour être efficace et ne pas perdre de temps dans les grandes voies futures. 5min c'est beaucoup trop long ! Nos relais sont vérifiés et commentés par nos encadrants.
Ensuite, Nathan et Baphuc vont tester certains de ces relais pour voir s'ils se retournent en cas de grosse chute du leader. Différents essais sont faits avec des relais sur Friends ou sur câblés et avec des relais comprenant des dispositifs anti-retournement (friends à l'envers). Nous passons ensuite à la pause casse-croute puis nous rentrons dans le vif du sujet, nous allons voler sur nos friends. On est venu pour ça quand même !
On trouve une voie intéressante car elle possède un petit surplomb sous lequel nous pouvons atterrir sans crainte. On tombe presque tous sur un bon camalot rouge. C'est béton ! On a quand même mis un spit juste en-dessous pour éviter le retour sur la vire de dessous.
Après tout le groupe s'active et essaye quelques voies de ce secteur qui se révèle très intéressant avec ses jolies dalles techniques et un gros surplomb enchaîné par Nathan. Cependant, malgré l'orientation nord le soleil arrive et marque la fin de cette journée d'escalade. Petit debrief de Nathan puis nous sautons dans le minibus qui nous ramène au camping et nous prenons la direction des vasques pour nous baigner.
Le soir même, nous allons goûter les fameux burger du camping que nous attendons tous depuis le début du séjour.
- Dimanche 17 juillet 2022 :
Nouvelle nuit courte interrompue uniquement par la fête du village, on se réveille de nouveau à 4h pour arriver en haut avant le soleil. Louis, Baphuc et Vivien partent en avance, il faut avancer dans la voie avant l'arrivée des autres cordées, composée de Erwan, Nathan et Tristan allant dans la même voie et celle de Quitterie, Loïc et Nicolas dans une voie non loin de là.
Il fait déjà chaud, ce qui laisse présager de la fournaise à venir. Alors que le second groupe arrive au pied de la voie, Louis assure Vivien, qui sur-protège un petit pas de 5c dans un dièdre déversant. Un peu de courage et c'est passé ! Louis enchaîne le 6a en dalle, les cordées suivent et ça déroule bien. Le rocher est bon et une petite brise rend la chaleur supportable.
Enfin c'est le crux. Le 6b se profile, Baphuc le passe sans problème, suivi de Vivien qui sue un peu plus et de Louis qui le fera sans pause. En dessous Tristan se lance en tête, passes le mouvement le plus dur pour presque l'enchaîner, mais lâche à la toute fin. Louis se lance dans la longueur finale, qui se révélera être le vrai crux de la voie. Des réglettes déversantes, suivies d'une dalle moussue improtégeable surplombée par un dièdre péteux. Ambiance !!! La seconde cordée passera par le côté pendant que Louis avec beaucoup de courage et de nerfs à toutes épreuves finira la longueur. Un petit rappel sympa. Un apéro au camping et c'est parti pour un repos bien mérité.
- Lundi 18 juillet 2022 :
Le dernier jour vient de commencer. Trois cordées sont constituées, deux dans la voie de maison, une dans la voie du fou (deux très jolie voies). En sortant des voies une forte chaleur nous a bien accueillis (comme tous les jours). Le rangement du camp et le nettoyage ont été faits. Le groupe est parti pour arriver à 19 h au parking Jules Julien à Toulouse.
Et voilà une année bien finie dans la joie et la bonne humeur. Tout le groupe est soudé et bien motivé à enchainer pour l'année prochaine avec des sorties encore plus alléchantes les unes que les autres.... Restez avec nous pour ne manquez aucunes péripéties !!!! A la prochaine !!!!!
Découverte pour certains et retrouvailles pour d'autres, le 1er rappel 200m au-dessus des aqua-randonneurs du Verdon, c'est toujours un grand moment ! (Surtout pour Clara qui s'est retrouvée seule pendue sur un relais à 15m de la bonne ligne de rappel, heureusement qu'on avait bien révisé nos manips de secours en stage TM, les machards c'est la vie les enfants !)
Comme d'habitude, le week-end a été prolifique en grandes voies et anecdotes en tous genres.
Jeudi :
Pour Alex, Eloise et Pyrène : Les mains dans le sel ED-. Citée par Mussato comme l'une des plus belles voies du Verdon, on a adoré le R0 atypique depuis une bassine suspendue, et surtout les 2 longueurs de fissures et dièdres en 7a et 6c+ majeures, mais "c'est long, et puis c'est raide hein !".
Pour Clara : Ras le bolchoÏ ED-. L'occasion de grimper avec les copains toulousains qui sont aussi venus pour l'occasion. Mention spéciale à Bruno d'être allé dans cette voie malgré son amour des traversées (40 m à l'horizontale, c'est long, c'est long).
Pour Juju : Série limitée ED- , et limites de l'imperméabilité de la peau. L'orage aura été localisé sur certaines cordées uniquement, on finirait presque par croire au karma…
Vendredi :
Pour Clara, Julien et Eloïse : Une histoire sans fin TD (et la fin d'une cordée). L'objectif c'était de trouver une voie sympa pour sortir avant la pluie, ménager le coude de Julien, et passer une bonne journée… L'exclusion de Julien Lacrampe photographie de la cordée a été votée à l'unanimité par Clara et Eloïse, après la 158ème photo de trop…Heureusement que la voie était belle et qu'on pouvait encourager les copains dans Lame fatale !
Pour Alex : Ras le bolchoï ED-. N'ayant pas réussi à recruter des acolytes pour l'Age de raison, il a pour une fois suivi les conseils de Clara, et s'est régalé dans cette belle voie du secteur Imbut.
Pour Pyrène : l'arête du belvédère avec son cher et tendre, lui aussi en rééducation du coude. C'est plus de la grimpe que de l'arête, ce qui ravit nos compères.
Le soir, on se retrouve tous à la Palud pour une soirée diapo et films de présentation des équipes CAF. On est plus de 100 jeunes de toute la France (même l'Ile de France) à être rassemblés ici !
Samedi :
C'est LA journée de beau temps, alors on cherche à combiner les variables : grimpe à l'ombre x pétage de bras obligatoire x sortie à la nuit autorisée x ne soyons pas sauvages mélangeons nous à d'autres équipes x il faut arriver à l'heure des films du CAF et de l'apéro
La résolution de l'équation donne le résultat suivant :
Pour Alex, Agnès, Marianne et Ilona : Alix, Punk de Vergons ED. Il en rêvait, il l'a fait. Et espère bien y retourner pour tout libérer ! Alix je ne sais pas quelle genre de déesse tu es, mais tous ceux qui parlent de toi ont des étoiles dans les yeux ! Et de l'acide lactique dans les bras !
Pour Pyrène, Clara et Niko : Crise de gouttes TD. "les plus belles gouttes d'eau du Verdon" et une équipe surmotivée, qui n'a fait qu'une bouchée de la voie.
Pour Louis, Julien et Eloïse : Nyctalopes et ORNI (Objet Rampant Non Identifié) TD+. Sur le marché de la renfougne et du coinceur humain, on n'a pas trouvé mieux. Big up aux anciens qui allaient la dedans sans friends ! Et big up à Louis qui a libéré les 3 longueurs clés (" Qu'est ce que tu vois ? Je vois rouge !!" " Je crois que je vais vomir là" et autres cris non identifiés…). Bref, j'te dois des bières à vie man, après avoir remis en question la notion de cotation en train d'artifer sur mes friends avec un niveau de confiance proche des abysses, pendant que Julien randonne toutes les longueurs… Après 8h de combat de rue, on savoure le coucher du soleil et le sol horizontal sous nos pieds.
Le soir c'est visionnage des films du GEAN, du Groupe Escalade FFCAM et du GMHM. On nous avait promis une ambiance dégénérative, mais malgré nos bonnes volontés et la qualité de nos polyphonies pyrénéennes nous n'arriverons pas à motiver les équipes jeunes des autres massifs à venir boire des bouchons de chartreuse (bisous le grand Est). Faut croire que les cafistes sont devenus des athlètes sérieux…
Dimanche :
Dans la vie il y a 2 sortes de personnes : ceux qui décuvent et ceux qui grimpent. Au GEAO on arrive (presque) à faire les 2.
Départ matinal pour Clara dans Lame fatale TD+ (et une nuit hors du camping, fallait se garer avant minuit, Cendrillon). Le 6c majeurissime sur l'éperon fait son plus grand bonheur "c'est tout ce que j'aime, y'a des prises et ça grimpe !"
Départ matinal en toute fraîcheur dans Enigma ED- pour Pyrène et Mathieu. "L'une des plus belle grande voie de ma vie" et pourtant elle en a déjà coché beaucoup !
Julien jamais rassasié de renfougne part rééduquer son coude dans La demande TD avec Coralie et Agnès. Après une reptation de 13 longueurs, ils savourent l'arrivée à 2h du matin à Toulouse.
Eloïse, Ju et Baptiste se trouvent un élan de fraîcheur à 17h et décident de finir le weekend en beauté dans la Moria de Gueule d'amour TD+ (mais bon c'est incotable). Un chifoumi pour se répartir les longueurs et c'est parti dans les entrailles de la bête ! Même le topo le dit, parmi les grimpeurs du Verdon, il y a ceux qui ont fait "gueule d'amour" et les autres…
Après cette voie, c'est décidé, on arrête l'escalade et on se met à la spéléo !
Merci au Verdon d'être si classe, merci à l'équipe d'être une famille (Nils et Charlie vous nous avez grave manqués !) merci au CAF pour les réducs au Vieux Campeur (et pour l'organisation des équipes jeunes bien sûr !!) et merci Julien Lacrampe photographie pour les photos.
Attention, la bande son dont vous aviez peut-être oublié l'existence, peut vous rester en tête pour un nombre d'heures indéterminé.
=> Lien pour visionner la vidéo sans la télécharger : https://drive.google.com/file/d/1h3fhTPPp6I1Lv85MEJCt7Y6cPTgWL7AS/view?usp=sharing
Mardi 3 mai 2022 :
C'est tôt le matin que la troupe (sauf Louis et Erwan qui nous rejoindrons en cours de route) s'est retrouvée au parking Jules Julien à 7h30 du matin. Tout le monde est de bonne humeur et content d'être enfin au stage tant attendu. Une fois les coffres bien remplis, on met le cap sur Cassis. Sur la route, on récupère les deux Montpelliérains et on profite également pour choisir les grandes voies que nous allons faire cette après-midi.
Après environ 4h de route, on arrive enfin au camping, le groupe au complet. On sort les affaires des voitures, plantons les tentes et mangeons les piques-niques. Cette après-midi, nous allons sur le site "Cap canaille" au secteur "ouvreur de bouse". Des voies relativement faciles ont été volontairement choisies pour permettre de nous mettre dans le bain en nous habituant au style de grimpe et au rocher.
Le groupe se sépare en quatre cordées : Nathan-Loïc, Louis-Tristan, Nicolas-Vivien et Erwan-Gaspard-Quitterie. Les cordées de Nicolas et Erwan vont dans « au gré du grès » (5c+>5b) et les cordées de Nathan et Louis se lancent dans « ouvreur de bouse » (6a+>5b).
Tout le monde passe en tête chacun son tour, les longueurs s'enchaînent et après quelques heures, toutes les cordées sont enfin sorties des deux voies. Tout le monde est très content de ce premier jour et il est déjà l'heure de rentrer au camping pour faire à manger et choisir les voies du lendemain.
Mercredi 4 mai 2022 :
Après une bonne nuit de sommeil réparateur tout le monde est d'attaque dès 8 heures. Un classique petit-déjeuner œuf bacon et c'est parti pour grimper. Sauf si le sort en décide autrement, la batterie de van à plat, et c'est la catastrophe. Malgré de nombreux essais avec la voiture de Nico ce n'est malheureusement pas assez pour redémarrer le van. Mais un touriste bienveillant arrive à notre aide avec de plus gros câbles de démarrage et en poussant un peu le moteur de la voiture le van démarre. On peut enfin rouler.
Une heure de voiture plus tard, on arrive enfin à Sormiou. On part du port à pied et après une courte marche d'approche d'une trentaine de minutes nous arrivons au pied de la magnifique face du Bec de Sormiou. Une cordée devant nous et le soleil tape. Certains en profitent pour se rafraîchir dans l'eau azurée pendant que l'on s'équipe.
Nous serons donc trois cordées. Nicolas, Erwan et Vivien partent en premier dans le Couchant (6a+) suivis de Louis, Loic et Gaspard ; tandis qu'à côté Tristan, Quitterie et Nathan se lancent dans Antifada (6c). Première longueur du Couchant avec Vivien en tête pendant que Tristan passe en parallèle sa première longueur qui est déjà en 6c ! Ça tabasse mais il passe avec brio. Mais surprise dans le Couchant ! On s'est trompé de voie ! C'est ce qui arrive quand on est trop pressé. Une petite traversée avec Nico en tête et on revient au bon relais. Vivien continue en tête, avec un peu de dévers et s'ensuit une troisième longueur en dalle. Beaucoup trop de tirage et un bon coup de fatigue et Erwan prend donc la suite. La voie est magnifique. Beaucoup d'ombre, des températures parfaites et une vue inoubliable sur le calanque et les bateaux de plaisances. Un groupe de touristes en kayak nous aperçoit et on s'échange des signes de mains. On voit la fin arriver mais un pas de 6a+ patiné au possible rend le passage compliqué. Erwan prend un vol, puis deux, puis trois… Il persévère encore mais le pas s'avère impossible. Ce sera donc Nico qui le passera et laissera un peu de matériel pour qu'on le passe en a0. Ce dernier étant bien décidé de sortir et à casser la croûte, il n'aura aucun respect pour la voie, il passera le pas en basket … Effectivement le pas est dur, tout le monde grogne. Mais c'est enfin le sommet. En haut, Quitterie et Tristan nous attendent en rigolant, cela fait une heure qu'ils ont fini. Apparemment un relais aurait sauté de leur côté…
On rentrera au camp fatigués mais heureux, une bonne journée bien méritée.
Jeudi 5 mai 2022 :
Après un lever tardif, le groupe s'accorde une petite journée de repos. La météo étant menaçante en fin de journée, on décide d'aller sur un site de couenne disposant d'une courte marche d'approche.
Le but de la journée est de perfer, Nathan et Nicolas imposent donc de grimper toutes les voies en tête avec cotations minimum 6a. Les cordées se constituent et partent chacune dans leurs voies d'échauffement. Louis avec Erwan, Quitterie avec Nicolas, Loïc et Vivien et pour finir Tristan et Gaspard. Nathan motive Quitterie a aller dans un 7a en tête. Elle se lance peu convaincue de ses chances de réussite mais arrive finalement à libérer la voie après deux vols. Tristan bien intéressé par la voie s'y lance aussi et parvient également à atteindre le relais après deux vols.
Après quelques gouttes, la pluie commence pour de bon. Nicolas voulant se lancer dans le 7a en tête à ce moment se voit contraint d'entamer une remontée sur corde sous une pluie battante afin d'aller récupérer les dégaines restées en place dans la voie. Pendant ce temps, les autres se dépêchent de ranger le matériel et les cordes.
Nous nous dépêchons de rentrer même si nous sommes déjà trempés. Une fois arrivés au camping nous nous réfugions sur la terrasse de la salle commune pour faire des jeux de sociétés. Après un couscous bien mérité, nous nous mettons au lit.
Vendredi 6 mai 2022 :
Tout le groupe se lève vers 8h30 sans objectif certain, étant donné que la soirée de la veille n'aura pas été très utile pour trouver une voie. Lors du petit-déjeuner on se met d'accord pour retourner au secteur "ouvreur de bouse" au Cap canaille pour essayer une voie un peu plus difficile. Un bon nombre d'entre-nous décide de partir dans "une porcelaine dans un magasin d'éléphant". Cela enchante Nicolas qui après être allé déjà plusieurs fois là-bas souhaite enchaîner le 7a de la dernière longueur. Vivien et Nathan prennent eux la direction de la classique "ouvreur de bouse".
On arrive au parking et on se lance dans les deux rappels plein gaz qui sont toujours impressionnants à froid. On attaque les voies vers la mi-journée et on progresse plutôt vite dans les premières longueur de porcelaine qui sont plutôt raides et athlétiques. Pendant ce temps-là, Vivien grimpe en tête les 6a "d'ouvreur de bouse". On attaque la 4 ème longueur de porcelaine qui est un long 6b+ bien continu. Ensuite, c'est l'heure pour Nicolas de se lancer dans le 7a qu'il parvient à enchaîner grâce à quelques petits hurlements. Quitterie et Louis le suivent en A0 plein gaz (d'ailleurs les étriers Castorama de bibi c'est top, faut toujours en prendre au moins un). Pendant ce temps, Loïc galère dans le 6b+ (la leçon du jour c'est qu'un seul sac pour trois est une très mauvaise idée) et Vivien nous film avec son drône pendant que Tristan profite du confort de son baudrier au relais. Ensuite Gaspard s'éclate en tête dans le surplomb (tout en artif c'est plus rigolo) puis galère à nous assurer avec le tirage. On en finit avec Loïc, tous un peu fatigués il est déjà 18h30 et une pluie fine commence à tomber. On rentre au camping tous bien crevés mais contents de cette belle aventure....
Samedi 7 mai 2022 :
C'est le dernier jour du stage !!! On se lève vers 8h30. Tout le monde prend son petit-déjeuner, en route pour faire de la couenne. On a trouvé un joli spot de couennes à deux pas du centre-ville de Marseille, tout le monde a grimpé quelques voies en tête. On a pris la route vers 14h-14h30 direction Toulouse une voiture avec Nicolas, Erwan, Louis et Tristan se sont dirigés vers Montpellier puis Toulouse tandis que dans le van de Nathan se trouvent Gaspard, Quitterie et Loïc. Nous sommes arrivés un peu avant 19h30 au parking Jules-Julien.
Ce stage s'est déroulé à merveille malgré quelques petits inconvénients de parcours (batterie de Van, météo...). Que va nous réserve le dernier stage dans le Caroux ?... Nous le saurons bien assez tôt.
Les 9 et 10 avril derniers, l'équipe s'est retrouvée presque au complet en Ariège pour deux jours d'escalade artificielle. Joseph et Chloé nous ont accueillies pour le week-end à Saurat, avec plein de belles attentions.
Samedi c'est sur la falaise de Rioufret (la rivière froide), à Orlu, que nous nous essayons à l'escalade sur crochet goutte d'eau. Il pleut, il pleut, il fait froid… nous vivons pleinement cette thématique goutte d'eau, à l'abri des avancées de toit.
Alors que des forts grimpeurs locaux se chauffent dans les voies en 7, nous profitons de leur corde et posons d'autres moulinettes dans des voies pas trop humides si possible. Il est rassurant de grimper en mouli-tête (comme si tu étais en tête mais avec un corde qui t'assure par au dessus) alors que nous testons les différentes formes de crochets.
Crochet fifi au baudrier, doubles pédales reliées aux longes réglables, nous nous hissons poc à poc si tant est que le crochet ait été bien posé, bien choisi, et que nous maintenons la tension par la pédale sans tirer à l'horizontal.
Bien sûr il y a quelques décrochages, plus ou moins impressionnants, attention de ne pas se prendre le crochet dans les yeux. On apprend alors à mieux observer le caillou et le crochet (sa largeur de dent, son ouverture, ses points d'appui). La progression est lente, l'assureuse prend son thé en patience ;)
Les heures passent et les tradeuses ne désespèrent pas malgré une météo toujours aussi couseranaise. C'est finalement à 21h que nous rentrons au bercail, et discutons du programme du lendemain.
Malgré une météo radieuse, nous mettons de côté l'idée des grandes voies à Sinsat, certaines filles en ont déjà fait pas mal et on se dit qu'il serait bon de peaufiner la technique de pose de coinceurs.
Nous partons pour le secteur MontCalm à Auzat. Des lignes avec de belles fissures nous permettent de continuer de progresser en escalade artificielle mais cette fois-ci sur coinceur. Se vacher et se hisser sur son coinceur permet de prendre confiance dans sa pose.
Un petit atelier pitonnage et coin de bois est aussi proposé, histoire de comprendre « l'escalade historique ». De la même manière, les différentes formes, longueurs et largeurs de piton permettent de s'adapter à pas mal de situations. L'utilisation des coins en bois permet d'équiper des fissures larges, voir même très large avec un système de coincements de deux coins. La force de frappe du marteau fait parfois bouger les blocs, on se dit alors qu'il vaut mieux aller taper ailleurs.
L'objectif de ces deux journées semble atteint : nous avons grandement pris confiance dans la pose des cablés et coinceurs, un peu dans la pose des crochets goutte d'eau qui restent impressionnants. En tout cas nous avons plus de cartes en main pour se sortir d'un pas compliqué dans une voie. Les longeurs avec passages notés A0 (sur ancrage) ou A1 (sur point que l'on pose soi-même) nous ferons moins peur à l'avenir !
Samedi 16 avril 2022 :
En ce beau samedi 16 avril 2022, le groupe se retrouve à Sinsat (Ariège) pour trois jours d'escalade. La météo semble parfaite ; grand beau avec un peu de vent et les couleurs sont dingues. La nature se réveille, des fleurs et de petits papillons par-ci par-là : ça sent le printemps et c'est fort agréable !
Pour ce premier jour, on se retrouve en début d'après-midi au secteur de couenne pour faire des rappels et des révisions de manip' pour la grande voie : Constructions de relais, mono et semi-directionel, triangulation, bonne pratique, gestion de la corde...Tout y passe. Nathan et Nicolas répondent à nos questions et nous exposent différentes situations qu'on pourrait rencontrer. Chacun découvre ou apprend des choses, et enrichit ses connaissances.
Puis, on passe à la pratique ! Trois groupes sur des relais créés pour l'occasion : chacun son tour, on teste différentes situations : déblocage de reverso, mouflage simple puis mariner double, bien plus efficace. Avec ce dernier, Quitterie arrive à me soulever moi (Louis) malgré nos 35kg de différence. Puis retour au camping à la tombée de la nuit pour un barbecue avec des pâtes et des légumes. On ne se couche pas trop tard, car demain, on part pour des grandes voies secteur Peppermint. Deux voies en vues : 300m de grimpe ; Lisa TDsup (6b+) 8L et peppermint TDinf (6a) 7L.
Dimanche 17 avril 2022 :
Après une nuit ressentie comme froide par la plupart des membres, on se réveille vers 7h pour attaquer le petit-déjeuner. On ne traîne pas et à 8h20, on commence la marche d'approche qui nous prendra une heure : ça monte bien, mine de rien !
Deux voies, deux groupes par voie : Nicolas et Vivien partent en premier dans Peppermint, suivis de Loïc et Gaspard. À quelques mètres de là, c'est Tristan, Quitterie et Nathan qui commencent Lisa, suivis, peut-être de Louis et Erwan. Ces derniers étant encore hésitants sur leur voie : ils ont peur de la cotation max de Lisa. Ils se motivent à essayer en voyant Tristan tout donner dans la première longueur : un 6b+ pas des plus évidents. Tristan a passé le premier pas de dalle très joliment mais il bute sur l'entrée de la cheminée. Après plusieurs tentatives et voles, il laissera sa place à Nathan qui ne fera qu'une bouchée de cette longueur. Ses deux compagnons le suivront ensuite en faisant un peu plus de bruit. Puis c'est au tour d'Erwan de tenter, son compagnon de cordée étant très content qu'il se chauffe à partir en premier (à sa place). Ce sera un long combat physique et mental ! Doucement, mais sûrement, il arrivera à grimper jusqu'au 1er relais. En le suivant, je suis impressionné ! Bien joué ! Ce n'était vraiment pas une partie de plaisir, surtout la cheminée assez inconfortable.
On continuera ensuite par des longueurs "plus faciles" pour arriver à la vire intermédiaire. Cette première longueur ayant pris pas mal de temps, on est clairement en retard sur l'horaire. À cette vire, après un petit repas, Quitterie partira en tête dans un beau 6a puis 6b : solide sur ses appuis, elle grimpera superbement mais pendra un vol sur la fin du 6b. Elle passera ensuite le pas pour arriver au relais ! Au top ! Louis et Erwan, après concertation, décideront de changer de voie par crainte de trop d'émotion, ayant déjà eu leur compte avec les trois premières longueurs. Ils partiront aussi dans Peppermint, suivant Loïc et Gaspard, qui eux-même suivent Nicolas et Vivien. À ce moment-là, c'est la longueur la plus dure pour cette grande voie. Nicolas passera sans problème, suivi par Vivien qui grognera un peu plus. Puis ce sera au tour de Loïc d'hésiter. Sous les encouragements de Nathan, il finira sa voie sans aucun problème. Il sera suivi d'Erwan et Louis qui monteront avec beaucoup moins d'aisance.
Puis, l'horloge annonçant 16h et ayant trop traîné, l'équipe attaquera les rappels pour descendre. Pas de grande voie terminée, mais une bonne aventure pour tout le monde ! On descendra tous ensemble au bas de la paroi, puis retour au parking vers 19h. Après une bonne leçon de Nathan (rester en groupe est nécessaire), on rentrera au camping fatigué mais contents. Ce soir-là, c'est couscous !!!
Lundi 18 avril 2022 :
Après un réveil un peu laborieux, le bacon grillé et sa fameuse sauce nous redonnent du courage pour démarrer la journée. On quitte le camping des Cabanes et gare les camions au parking surplombé par la falaise impressionnante de la pelle.
Aujourd'hui objectif secteur GR4B+ au Pubis (qui porte bien son nom). Comme la veille l'approche est d'une quarantaine de minutes et chauffe bien les mollets. On arrive un peu tard au pied des falaises et on se rend compte qu'on a bien trainé car les voies sont prises d'assaut par le CAF de Lourdes déjà sur place. Après concertation on se décide de persévérer sur le secteur. Les groupes sont ainsi faits : Nicolas / Louis ainsi que Tristan / Erwan partent dans Le Plaisir Geste (TD-) tandis que les cordées Nathan / Vivien / Gaspard & Quitterie / Loïc se lancent dans Smilla en D sup. Louis s'élève dans une belle première longueur 6a en dalle, fine et technique. Nicolas part à sa suite et la cordée poursuivra en réversible. Tristan s'élance pour les rejoindre et grâce aux encouragements de ses prédécesseurs parvient à sortir de la voie. La suite restera continue dans le 5 sup, avec notamment une belle traversée technique pour rejoindre R2. Pendant ce temps, Gaspard s'élance en tête dans la première longueur suivis de Nathan en second. La cordée de Loïc et Quitterie suivra juste derrière eux. Les trois premières longueurs sont plutôt simples, en 5b et 5b+, en dalle. Tout le monde arrive à grimper sur le caillou avec aisance. Ils font une petite pause à l'avant-dernier relais en attendant que la cordée d'avant termine la voie. On en profite pour grignoter puis c'est reparti dans la dernière longueur en 5c, une jolie fissure. Les deux groupes, après avoir lové les cordes et rangé le matériel se rejoignent en haut.
La redescente peut alors commencer. Après désescalade sur cordes fixes, le groupe parvient à louvoyer dans un sentier bien bartassé et pommatoire. On arrive enfin au parking et on peut se restaurer et débriefer sur les trois jours.
Merci encore Nathan, Nico pour ce super weekend, maintenant retour à la préparation pour le stage dans les Calanques qui arrive vite !
Samedi 06 Novembre 2021 :
Le départ fut donné pour 9h au parking Jules-Julien à Toulouse pour le Massif de la Clape et son soleil. Le but de ce weekend est de se perfectionner aux techniques de grimpe, d'apprendre à voler autant en grimpe et aussi à l'assurage et enfin, faire quelques manips.
Un groupe de cinq personnes part donc de Toulouse : Nathan qui nous encadre, Anne-Eva, Loïc Vivien et Tristan. Un groupe de deux personnes (Louis et Erwan) partent de Montpellier et nous rejoignent directement sur le lieu. Gaspard et Quitterie, en vadrouille au Danemark n'arriveront que le dimanche. Nicolas avait une obligation familiale prévue de longue date et n'a pas pu donc être présent pour ce premier stage.
Arrivé au parking sur les coups de 11h, nous partons tous les sept donc pour le secteur des chandelles et des Américains. Nous attaquons donc les voies dans le 5/5+ pour s'échauffer. Le cadre est superbe et on profite chacun de la vue sur la mer. Nous revoyons l'assurage en détail et nous commençons à nous familiariser avec des petits vols. Ensuite, Louis et Erwan attaquent le 6a avant qu'Erwan ne se lance dans un 6c quelque peu déversant. Il s'y essaye et rencontre une difficulté sous le relais. Louis fait donc une tentative mais rencontre cette même difficulté et tombe. Vivien en profite pour sortir son drône et effectuer de petits films bien sympathique. Du coup, tout le monde s'est chauffé pour faire un essai et arrivent tout de même à la moitié de la voie, sur un repos dans une énorme fissure où il y a possibilité de coincer tout le corps en entier. Nous en profitons pour y faire quelques vols dans ce joli dévers où la chute se fait en douceur.
Pour finir cette belle journée, nous faisons quelques manips sur la réchappe et le passage de nœuds en rappel. Puis le soleil commença à tomber et le froid à arriver, ce qui nous fait redescendre au parking déjà un peu fatigué de cette première journée. Nous installons le camp pour la nuit et nous bloquons le vent avec les voitures afin de passer une super soirée à manger et se divertir avec le Rummikub !!! Mais le froid a eu raison de tout le monde pour partir dans les duvets et se reposer pour le lendemain.
Dimanche 07 Novembre 2021 :
Après l'arrivée de Quitterie et Gaspard sur les coups de 8h30, nous nous faisons un bon petit-déjeuner et nous repartons donc pour le secteur avec toute l'équipe au complet (8 au total). Au programme de ce matin, simulations d'accidents et d'appel aux secours suivis de l'apprentissage des manipulations de sécurité et d'assistance en grande voie telle que la remontée sur corde ou le passage de nœud sur un rappel, le tout coaché par Nathan. Après le repas, nous avons commencé à grimper avec un échauffement dans le 5. Quatre binômes sont formés : Loïc et Vivien, Anne-Eva et Quitterie, Louis et Erwan et Tristan et Gaspard.
Après l'échauffement, Tristan et Gaspard part dans une voie légèrement déversante afin de se familiariser avec le vol. Tristan fini tout de même la voie suivis de Louis. Le soleil commence déjà à disparaître, c'est donc l'heure de retourner au parking pour débriefer du weekend et des objectifs qui étaient fixés au début du stage. Tout le monde rentre vers Toulouse et Montpellier très content du weekend.
Nous y voilà, le dernier stage de la promo 2019-2021... qui fut vraiment très compliqué avec cette pandémie du satané COVID et des restrictions gouvernementales. Dernier stage qui a pu quand même être fait grâce à nos deux courageux participants présents : Justine et Pierre. C'est donc à 4 (Nathan, Nicolas, Justine et Pierre) que nous partirons à l'assaut des mythiques Calanques de Cassis, non loin de Marseille. Le départ a été donné pour le lundi 9 août au petit matin, 7h30. Le temps que tout le monde arrive, que toutes les affaires soient calées minutieusement dans l'unique voiture de Nicolas et le petit discours de départ, nous partirons sur les coups de 8h30. Et c'est parti pour 4h30 de route non-stop pour retrouver les calanques et une ancienne du groupe espoir, Emma Colombier et son copain, partis en vacances là-bas afin qu'ils puissent nous transmettre les clefs de notre lieu de repos prêté généreusement par un autre ancien du groupe, Alexandre Florent, qui a un appartement à Marseille. Pratique de garder les liens avec les anciens... La journée se termine tranquillement en grimpant en psychobloc à la Presqu'île de Cassis.
Mardi matin, après un réveil relativement hâtif, nous avons formé deux cordées de deux, un encadrant et un stagiaire (Nathan-Pierre et Nico-Justine) que nous avons conservées tout au long du stage. Nous partirons dans « Ouvreur de Bouse », une grande classique de 90m en cinq longueurs dans le 6a+ max (5c obl.) du secteur du même nom de Cap Canaille. Aux alentours de 9h30, après deux rappels, nous étions au pied de la voie. Sous son allure un peu fragile, le grès de la voie s'est avéré particulièrement solide, probablement grâce à une purge monumentale de la part des ouvreurs et une très haute fréquentation due au niveau de la voie qui est accessible à tous, ce qui en fait une voie d'initiation de choix. Au bout de 2h30 de grimpe, nous sommes arrivés au sommet sous les yeux ébahis des touristes prenant des photos sur la route des crêtes. Après avoir tout plié, nous nous sommes dirigés vers le village touristique de Cassis au bord de la Méditerranée où nous sommes allés retrouver François L'enfant, dirigeant de l'association « Les voiles libres », qui se bat pour la protection de l'environnement ainsi qu'une navigation dans les mers et océans plus consciente et moins polluante. Après une longue discussion portant sur les projets à venir, nous nous sommes quittés pour nous diriger au pied d'une falaise dans la calanque de Port-Miou, afin d'y réviser quelques manipulations de remontée sur corde ainsi que de mouflage. N'être que deux participants pour ce stage nous a permis de les revoir plus en détails. Vers 19h, nous finissons et décidons de rentrer à Marseille. Arrivé à l'appartement, nous choisissons la voie du lendemain. « Canaille historique », une voie en 6c max de 180m en sept longueurs, au secteur du Belvédère de Cap Canaille. Cette voie propose une expérience inédite : une ascension sur trois couches de roches consécutives : du calcaire, mais aussi du grès et du poudingue (conglomérat).
Mercredi, toute une aventure !!! Nous nous étions levés très tôt (5h du matin) pour être certains de grimper à l'ombre, car l'approche de la voie est assez mal expliquée sur le topo ainsi que sur le site de C2C. Une fois arrivé au parking, la longue période de non-pratique nous a fait faire une petite erreur de « bleu »... Les cordes n'étaient pas dans le coffre !!! Nous sommes donc repartis pour Marseille afin de les récupérer. Une fois de retour, nous avons entamé la marche d'approche. C'est au prix d'une longue recherche que nous sommes arrivés au pied de la voie aux alentours de 10h. Bien que très sceptiques concernant la suite, il faisait déjà très chaud, nous avons décidé d'entamer la voie. En cours d'ascension, nous avons dû nous battre contre le tirage monstre de la corde (surtout dans la L4, le fameux 6c !), mais aussi contre les indications d'un topo de 2011 devenu « obsolète ». Finalement, nous sommes arrivés en haut de la voie vers 14h, complètement épuisés... Mais sans avoir pris le soleil !!! L'après-midi, nous sommes retournés à Cassis, pour prendre un peu de repos au bord de la plage. Ce fut une après-midi reposante avant de repartir pour Marseille.
Jeudi, on décide de se lever plus tard pour rattraper le sommeil manqué de la veille. Le levé se fait donc à 10h30. On se décide d'aller faire "Le Calendal" (130m en 4L, 6b max, 6a obl.) dans la calanque d'En Vau en fin d'après-midi pour être au frais. Pour ça, nous avons utilisé les canoës de François, ce qui nous permet de ne pas faire les 2 h de marche d'approche et profiter de la fraicheur de l'eau au lieu de la chaleur de la terre... Nous partons vers 16h de l'appartement après avoir mangé un bon repas et un peu de repos. Nous récupérons ensuite les canoës et c'est parti pour 30min de canoë ! La particularité de cette voie est que nous commençons directement du canoë. Nous accrochons donc les canoës au relai et c'est Pierre qui partira dans la première longueur de 6a avec Nathan. Je partirai ensuite avec Nicolas. Cette longueur était un peu dans une ambiance de psychobloc, en effet on grimpe au-dessus de l'eau, sauf que cette fois-ci, nous n'avons pas sauté pour descendre ! Les longueurs suivantes sont toutes aussi belles et s'enchaînent tranquillement. Le rocher goutte d'eau est une vraie mine de mono et bi-doigts et c'est encore mieux pour les pieds. Finalement, nous avons bouclé les quatre longueurs en 2h30-3h et nous arrivons à 21h en haut. Les couleurs changeantes de la calanque au coucher du soleil plus Cap Canailles qu'on voyait en fond dans les tons rosâtres ont vraiment rendu cette voie encore plus magique. Le retour par les rappels dans la voie est quelque peu dangereux étant donné que beaucoup de végétation entrave les voies. La descente se fait donc par un chemin que nous faisons entre chiens et loups avant d'arriver au rappel de 30m que nous descendons, lui, à la frontale. Après un petit éboulis, nous rejoindrons la plage. Malgré tout, un problème se pose car les canoës sont toujours accrochés au relais. Avec Nicolas, je me décide donc de me jeter à l'eau pour aller les chercher à la nage pendant que Nathan et Pierre nous éclairaient à la frontale depuis la plage. Le temps qu'on revienne et que l'on prenne quelques photos, nous repartirons de la calanque qu'à 22h30. Et c'est là que le canoë en pleine mer de nuit commence !! Heureusement, la mer était très calme et la frontale de nos encadrants étant assez puissante, nous sommes rentrés en toute sécurité avec seulement une belle expérience en tête ! Alors que nous arrivons dans la calanque de Port-Miou, François nous interpelle depuis un bateau. Nous allons donc le voir et on découvre "Séréna", un beau voilier de 15m de long tout en bois qui appartient à Philippe. Nous montons donc à bord avec l'intention seulement de le visiter, seulement de fil en aiguille, nous sommes restés discuter, bu un petit coup, puis le repas est arrivé : un roumazof, un plat traditionnel malgache. Nous avons discuté toute la soirée et une petite partie de la nuit, d'aventures d'escalade et de voiles, chacun racontant son anecdote. Au final on est reparti de Séréna à 3h du matin et nous nous sommes couché vers 4h. Je crois que le réveil de demain ne sera pas très tôt….
Vendredi, au vu de la soirée d'hier, nous nous sommes réveillés qu'à 11h et encore seulement parce qu'on avait le soleil dans les yeux ! Nous nous préparons doucement tout en se demandant ce que l'on pourrait faire aujourd'hui car c'est bien trop tard pour aller faire une grande voie. Nous regardons un peu les topos, la seule option serait de retourner à En Vau et donc de refaire du canoë et de revenir de nuit encore une fois. Seulement personne ne se sent vraiment en forme pour refaire tout ce périple, nous décidons donc de reprendre un canoë à François, mais seulement pour aller faire du psychobloc dans la calanque de Port-Miou. En attendant de partir, nous faisons plusieurs manips de corde sur le lit superposé de l'appartement : comment assurer notre second si on perd le Reverso, faire un relais si on fait tomber sa sangle… Et tout ça filmé ! Nous partons pour la calanque vers 18h après s'être reposé dans la journée et avoir décidé que demain nous referons une dernière grande voie de bonne heure. Nicolas, lui, repart sur Marseille en suivant récupérer une ancienne du groupe espoir, Loïse Gaste, qui nous rejoint pour la fin de semaine. Nous prenons donc un canoë trois places avec Pierre et Nathan et on se met à faire des petits blocs en traversée. Le plus dur en psychobloc est de continuer à monter tout en se disant que plus on monte, plus on devra sauter de haut. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé sur "l'Afrique", une partie de la calanque qui en a la forme. Je suis montée mais une fois arrivée, le saut a été compliqué notamment car il faut sauter en étant de dos à la paroi et que lorsque tu regardes entre tes jambes tu vois plus de paroi que d'eau, ce qui est différent lorsque tu sautes de face. A 21h30, le soleil se couche. Nous commençons à avoir un peu froid, nous décidons donc de rentrer d'autant plus que Nicolas et Loïse sont là. Nous rendons le canoë et nous disons au revoir à François et à tous les autres. Nous rentrons vers 22h30 à l'appart. Après un bon couscous, nous jouons au tarot jusqu'à 2h du matin.